Inerte en attaque du début à la fin, la Victoire s’incline 4-0 contre le Frost
LAVAL — Il existe une notion dans le sport qui est connue sous le terme de «loi de la moyenne». Si les joueuses de la Victoire de Montréal l’avaient oubliée, leurs rivales du Frost du Minnesota leur en ont rappelé l’existence.
Peu énergiques de la première à la dernière seconde, les joueuses de la Victoire ont vu leur séquence de six gains prendre fin à la suite d’un revers de 4-0 devant 6696 spectateurs mardi soir à la Place Bell.
«Nous savions que ce genre de match nous attendait. Les choses semblaient un peu trop faciles», a admis l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, en faisant allusion à la récente série de victoires de ses joueuses.
«C’est une bonne chose que cela arrive maintenant, mais en même temps, nous devons aller de l’avant. Il ne sert à rien de nous apitoyer sur notre sort. Il s’agit d’avancer et de réagir samedi. C’est ce que nous devons faire en tant qu’équipe professionnelle», a-t-elle ajouté.
Cette défaite est la première de la formation montréalaise depuis le 12 janvier, lorsqu’elle avait perdu 4-2 contre le Frost dans une partie jouée à Denver.
Il s’agit aussi de son deuxième revers à domicile cette saison et d’une première défaite par jeu blanc depuis le 8 mars 2024 à Toronto, soit après 23 matchs de suite avec au moins un but.
«On est toutes conscientes que ce n’est pas notre meilleure performance. On était un petit peu à plat tout au long de la partie. Malheureusement, on est sorties avec la défaite, mais je pense que ça fait partie du processus. C’est un match et c’est à nous de rebondir ce samedi. C’est très important pour nous», a souligné Marie-Philip Poulin.
La capitaine de la Victoire n’était pas en mesure de donner une explication approfondie sur la prestation générale de l’équipe.
«C’est le hockey. On voulait que ça aille bien, l’effort était là, mais il n’y a rien qui marchait. On a eu de la misère un peu à sortir de notre zone. Minnesota a bien sorti. C’est à nous de faire de la vidéo, voir ce qu’on peut faire de mieux et aller de l’avant.»
Liz Schepers, en première période, Kendall Coyne Schofield, au deuxième vingt, et Denisa Krizova, en troisième période, ont déjoué Elaine Chuli, qui a bloqué 24 rondelles et qui n’a rien à se reprocher.
Krizova a ajouté un but dans un filet désert avec une vingtaine de secondes au cadran.
Les joueuses de la Victoire ont été limitées à seulement 21 tirs sur Maddie Rooney.
La Victoire disputera son prochain match samedi à Ottawa, contre la Charge.
Du jeu peu énergique
Une formation s’est présentée sur la patinoire forte d’une séquence de six victoires; l’autre est arrivée après avoir perdu trois matchs d’affilée. C’est cette dernière qui a été la première à frapper, vers la fin d’une première période qui n’a rien offert de trop excitant.
Il restait 77 secondes au cadran quand Schepers, du milieu de l’enclave, a fait dévier un tir de la défenseure Claire Thompson derrière Chuli, qui n’y pouvait rien.
Bien qu’elle ait été moins occupée que Rooney, c’est Chuli qui a réalisé les plus beaux arrêts du premier vingt, dont un contre Schepers avec un peu moins de cinq minutes à écouler, puis contre Grace Zumwinkle, environ une minute plus tard.
Entre ces deux opportunités, Dara Greig a laissé filer la meilleure chance de marquer de la Victoire pendant les 20 premières minutes. Lors d’une poussée à deux contre une, Greig a reçu une passe de Laura Stacey, mais son tir du revers a raté la cible.
Le recul d’un but auquel elles faisaient face après 20 minutes n’a pas provoqué un minimum de sentiment d’urgence en début de deuxième période chez les joueuses de la Victoire.
Limitée à deux tirs pendant la première moitié de l’engagement, la Victoire a vu le Frost doubler son avance grâce à une autre déviation, celle-là de Coyne Schofield, qui a fait bifurquer un tir des poignets de la ligne bleue de Sophie Jaques, à 10:43.
«Quand on est dans notre zone défensive, il ne suffit pas seulement d’être à côté de quelqu’un; il vous faut être capables de gêner leurs bâtons», a fait remarquer Cheverie.
«C’est un peu l’identité des joueuses du Minnesota, qui aiment faire dévier des tirs. Il n’y avait rien de magique dans les buts qu’elles ont marqués. Elles ont dirigé des tirs vers le but et mis leurs bâtons sur les rondelles.»
L’inertie des joueuses de la Victoire s’est poursuivie en deuxième moitié de la période, durant laquelle elles n’ont ajouté qu’un seul tir, portant leur total à seulement 12 après 40 minutes de jeu.
Samedi, contre les Sirens de New York, la Victoire n’avait récolté que 11 tirs après deux périodes, mais menait 4-2.
Cheverie n’a eu aucune difficulté à expliquer la différence.
«Ce soir, nous n’avons pas eu assez de tirs de l’intérieur de l’enclave. Je vous dirais que c’est ce qu’il faut regarder. Ce soir, nous n’avons pas eu les opportunités de l’intérieur de l’enclave que nous avons eues contre New York.»
La Victoire s’est vu offrir une occasion de revenir dans le match en milieu de troisième période à la suite d’une punition mineure imposée à Maggie Flaherty, mais, là encore, l’avantage numérique n’a rien généré de trop menaçant.
Avec un peu plus de cinq minutes à écouler, Krizova, complètement oubliée devant le filet, a planté le dernier clou dans le cercueil montréalais en faisant dévier une passe de Dominique Petrie.
Là encore, Chuli n’y pouvait rien.