De Grasse espère avoir retrouvé sa forme à temps pour les Mondiaux

TORONTO — À un mois des Championnats du monde d’athlétisme, le sprinteur canadien le plus rapide était essoufflé seulement à monter les escaliers de sa maison de Jacksonville, en Floride.

Andre De Grasse a récemment repris des entraînements complets après qu’un deuxième épisode de COVID-19 ait interrompu une saison qui prenait enfin son envol.

Il a mentionné qu’il souffrait de symptômes tels que l’essoufflement. Le moment était frustrant, alors qu’il retrouvait sa forme après une blessure au pied en début de saison.

«Je dormais au deuxième étage, j’ai donc dû monter les escaliers et j’étais à bout de souffle, a confié De Grasse. Je me suis senti comme ça pendant les deux premiers jours, et même une fois de retour à l’entraînement, essayant de courir, essayant juste de retrouver mon souffle, ça faisait vraiment un peu mal. Je paniquais un peu.»

Le sprinteur de 27 ans, originaire de Markham, en Ontario, a été ralenti en début de saison par une blessure qui a affecté son gros orteil droit et la plante du pied. Comme les championnats du monde sont prévus au début de la saison — du 15 au 24 juillet à Eugene, Oregon — il a d’abord couru pour évaluer où il en était dans sa préparation, tout en sachant qu’il n’avait pas encore suffisamment d’entraînement pour être à 100 %. Il a terminé neuvième à la Classique Prefontaine à Eugene fin mai.

Moins de trois semaines plus tard, il s’est imposé devant un peloton relevé pour remporter la Ligue de diamant d’Oslo avec son meilleur chrono (10,05) de la saison. Puis il a reçu un diagnostic positif à la COVID-19 et a été contraint de se retirer des championnats canadiens.

De Grasse a passé trois jours au lit et isolé de sa partenaire Nia Ali, qui avait ses propres essais américains pour les championnats du monde.

«J’étais assez déprimé, a-t-il reconnu. Et cette première semaine d’entraînement quand je suis revenu, je ne me sentais pas bien. Poumons, respiration difficile. Il en faut beaucoup pour récupérer. J’avais de la toux, de la fatigue, des choses comme ça.»

De Grasse prévoit disputer les 100 et 200 mètres ainsi que le relais 4×100 mètres, comme il l’a fait aux Jeux olympiques de 2016 et de 2020. Il a remporté des médailles à chaque épreuve, faisant de lui l’Olympien masculin des sports d’été le plus décoré au pays. Il a également couru les trois aux championnats du monde en 2019.

Le calendrier fait en sorte que ce sera 10 jours exténuants, car il y a trois rondes chacune pour les 100 et 200 mètres. Il amorcera la compétition avec le premier tour du 100 mètres, le 15 juillet.

«J’essaie de retrouver mes forces pour le 200 mètres, a-t-il précisé en entrevue téléphonique, lundi. En ce moment, j’espère faire le doublé, mais la décision pour le 200 sera prise là-bas.»

Un jour à la fois

Les essais américains le mois dernier sur la même piste de Hayward Field qui accueillera les Championnats du monde ont donné lieu à des chronos incroyables. Fred Kerley a remporté le 100 m en 9,77 secondes, lors d’une finale où tous les participants ont franchi la barrière des 10 secondes.

L’entraîneur-chef d’Athlétisme Canada, Glenroy Gilbert, croit que la capacité de De Grasse à être à son mieux lorsque les enjeux sont importants l’aidera à Eugene.

«André n’est pas le genre de gars qui a besoin de beaucoup d’entraînement, a affirmé Gilbert. Il est compétitif. Nous le savons. Et tant qu’il est confiant dans le travail qu’il a fait pour se rendre à Eugene — et il rapide sur cette piste (de Hayward Field), c’est important de s’en souvenir — je pense que ça ira bien.»

De Grasse s’estime bien préparé, a-t-il dit, au moins sur le plan mental pour les grandes compétitions internationales.

«J’ai l’expérience que je peux utiliser à mon avantage. Je suis habitué à la pression de ces grands événements», a-t-il dit.

De Grasse et Ali participeront à leurs troisièmes championnats du monde ensemble, un exploit remarquable pour Ali, qui est maman de trois enfants. L’Américaine, triple championne du monde du 100 mètres haies, a un fils Titus, et elle et De Grasse ont une fille Yuri et un fils Kenzo, né en mai 2021.

«Elle a elle-même eu un peu de mal cette année à essayer de revenir, a ajouté De Grasse. J’ai regardé (les essais américains) à la télévision. C’est super de la revoir là-bas.»

Le couple aura les trois enfants avec eux à Eugene, ainsi que leurs deux mères pour s’occuper des trois.

Pendant ce temps, De Grasse a confié que ses entraînements s’améliorent chaque jour.

«J’ai deux semaines, un jour à la fois, un pour cent chaque jour… Je récupère mon énergie, les entraînements se passent bien.»