Au fil des ans, l’enjeu des duels entre les Ravens et les Steelers n’a pas changé

PITTSBURGH — Les visages sur le terrain ne cessent de changer. Les enjeux, lorsque les Steelers de Pittsburgh et les Ravens de Baltimore s’affrontent, restent les mêmes. Surtout en décembre.

Le quart-arrière Ben Roethlisberger est à la retraite. Lamar Jackson, son homologue, est blessé. Ça importe peu. Pas quand Mike Tomlin et John Harbaugh occupent les lignes de côté et tentent de reproduire ce qu’ils font depuis 15 saisons et plus: essayer de motiver leur équipe à amorcer une poussée tardive qui va modifier la course aux éliminatoires dans la section Nord de l’Association américaine.

«Il faut être deux pour danser, et ils sont d’excellents partenaires de danse», a illustré Tomlin, l’entraîneur-chef des Steelers.

«Sur un plan collectif, nous avons produit quelques moments de qualité pour les amoureux du football. C’est cool de faire partie de quelque chose comme ça.»

Malgré certains moments anxiogènes, ni Tomlin, ni Harbaugh ne voudrait qu’il en soit autrement. Leur 32e rencontre ce dimanche — le deuxième plus grand nombre d’affrontements entre deux entraîneurs-chefs dans l’histoire de la NFL — dégage une atmosphère similaire à celle des 31 précédentes.

Et ce, même si les Steelers (5-7) vivent une année de transition avec Kenny Pickett en relève à Roethlisberger et que les Ravens (8-4) commencent une série de matchs sans Jackson, victime d’une blessure à un genou qui pourrait le tenir à l’écart pendant plusieurs semaines.

Les Steelers ont gagné trois de leurs quatre dernières sorties pour redonner un peu de vie à leurs minces chances de participer aux éliminatoires. Dans les faits, leur marge de manoeuvre est disparue à cause d’une fiche de 2-6 après leurs huit premières sorties.

Bien que les Ravens se trouvent en meilleure posture, rien n’a été facile. Ils ont eu besoin d’un touché de dernière seconde, sur un plongeon du quart substitut Tyler Huntley, pour venir à bout des Broncos de Denver 10-9, dimanche dernier.

Et voilà qu’ils doivent se rendre dans un environnement où ils ont connu des succès sporadiques, avec un quart-arrière qui détient une fiche de 1-3 dans un rôle de partant.

Les Steelers ont gagné les quatre derniers rendez-vous face aux Ravens, dans une série de confrontations marquées par du jeu robuste et des scores généralement peu élevés. On peut s’attendre à un scénario semblable ce dimanche.

«Les deux équipes mettent la main sur des joueurs résistants et combatifs, a noté le maraudeur Chuck Clark, des Ravens. Lorsque ces deux clubs croisent le fer sur le terrain, c’est le résultat que vous avez: un duel robuste où les deux clubs bataillent avec ardeur à chaque fois.»

Pickett a passé cinq ans à l’Université de Pittsburgh, où il a goûté à la rivalité entre les Steelers et les Ravens par osmose. Il a surmonté un début de carrière difficile en parvenant à jouer avec plus de calme au cours des récentes semaines, et en évitant les erreurs qu’il accumulait au début de l’année.

Du coup, il a aidé les Steelers à se rapprocher un peu plus du portrait des éliminatoires dans l’Association américaine. Toutefois, une défaite et les chances déjà peu probables des Steelers de jouer au football tard en janvier vont sans doute disparaître.

«Je dirais que l’intensité est amplifiée, reconnaît Pickett. C’est une grosse semaine. Si vous continuez de gagner, chaque match devient plus important. C’est donc là-dessus que nous nous concentrons; sortir des stades avec des victoires.»

Quant à Huntley, les Steelers ne lui sont pas tout à fait inconnus. Lors du dernier match de la saison 2021, il avait amorcé la rencontre à la place de Jackson, accumulé 141 verges par la passe et 72 au sol dans ce qui s’était soldé par une victoire de 16-13 des Steelers qui leur avait permis de se qualifier aux éliminatoires.