L’environnement au coeur d’un débat dans Orford

POLITIQUE. Les cinq principaux candidats de la circonscription d’Orford ont dévoilé leurs cartes sur les enjeux environnementaux lors d’un débat présenté à l’Auditorium des Tisserands de Magog, lundi soir.

Monique Allard (Parti québécois), Gilles Bélanger (Coalition avenir Québec), Vicky-May Hamm (Parti libéral), Martin Lamontagne-Lacasse (Parti conservateur du Québec) et Kenza Sassi (Québec solidaire) participaient à cette rencontre non partisane et informative, où personne ne se coupait la parole.

Les deux autres candidats du comté, Joël Lacroix (Démocratie directe) et Mark Gandey (Parti canadien du Québec), étaient absents.

Les thèmes abordés étaient la réduction des gaz à effet de serre (GES), la mobilité active et collective, l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire, la biodiversité et les milieux naturels, l’économie et la gestion des ressources, la gestion intégrée de l’eau, les déplacements pour les réunions des organismes municipaux ainsi que l’équité en matière de gouvernance environnementale.

Tous les candidats endossent une réduction des GES, mais à des degrés moindres et par des actions distinctes. Gilles Bélanger a surpris en vantant les plans de QS et du PQ, tout en s’inquiétant que le programme solidaire ait cependant besoin de taxer davantage les contribuables pour atteindre ses objectifs. Il a aussi mis l’accent sur les mérites du Fonds bleu de 650 M$ de la CAQ, qui aura des retombées ici dans le comté pour la protection de l’eau, selon ses dires.

Kenza Sassi a ciblé la réduction de 55% des GES proposée par son parti, « l’objectif le plus ambitieux de tous et validé par des scientifiques ». « Le temps des demi-mesures est révolu et la population est prête à suivre », a-t-elle ajouté.

Monique Allard a remis en question la faisabilité de l’objectif de 55% de réduction des GES proposé par QS. Elle juge plus réaliste le but de son parti de viser plutôt 45% grâce, notamment, à la Passe Climat du PQ qui permettra aux usagers de voyager partout au Québec pour 1$ par jour.

Mme Hamm vise une diminution de 45% via différentes mesures comme une bonification du transport en commun, une diminution de l’autosolo, le développement du transport actif, l’abandon progressif des véhicules à essence et plus de bornes de recharge électrique.

M. Lamontagne-Lacasse vise des cibles réalistes, sans préciser de chiffres, via l’innovation et la recherche réalisée par les meilleurs scientifiques.

On se rallie aussi beaucoup sur l’amélioration du transport actif et du développement des voies cyclables. Mme Allard a toutefois reproché l’inaction du député sortant sur les demandes des Oubliés de l’autobus, un groupe qui réclame vainement un meilleur transport collectif depuis quelques années.

Une annonce qui date de plusieurs années

Quant à la protection des milieux humides, Mmes Hamm et Sassi ont profité de cette rencontre pour dire à M. Bélanger que son annonce de samedi dernier sur l’agrandissement du parc national du Mont-Orford date déjà de plusieurs années, et ce, incluant deux reports. « Il faut accélérer le processus, pas annoncer de nouveau son agrandissement », ont-elles mentionné.

Les candidats ont, à maintes reprises, souligné de bonnes idées et engagements proposés par leurs adversaires. Cependant, à une reprise, M. Bélanger a rappelé les bons coups de quatre des formations politiques présentes, à l’exception du Parti conservateur. Mme Sassi en a ajouté en parlant d’un programme « irresponsable et dangereux » de la part du PCQ pour abaisser les GES.

Ce débat s’inscrivait dans la Semaine des débats Vire au vert, une initiative de mobilisation citoyenne à l’échelle du Québec, qui a lieu dans une trentaine de circonscriptions du 18 au 25 septembre. C’est la troisième édition au Québec de ces débats de fond non partisans d’envergure sur les enjeux liés au climat et à l’environnement dans le cadre des élections à tous les paliers.

La rencontre de Magog était organisée par Lynda Létourneau, Alain Paquette, François Roberge et Olivier Touchette. Ces personnes représentent notamment Les Oubliés de l’autobus et Imaginons Eastman.

L’animateur du débat était François Roberge, un ingénieur chimique et consultant spécialisé en environnement.