TRIBUNE LIBRE: Comment briser le cercle vicieux de la destruction des milieux humides?
L’article paru le 27 novembre dans Le Reflet du Lac (Milieux humides: les demandes de destruction « légale » se multiplient dans Memphrémagog), illustre bien l’incohérence et l’ignorance des principaux élus, qui se mettent au service des promoteurs.
J’y apprends que les demandes de destruction » légale » de milieux humides se multiplient dans Memphrémagog. Ironie bien réelle, une demande de destruction partielle de milieux humides a été faite, pour implanter un système de gestion des eaux pluviales. C’est comme si on ne comprenait pas le principe éponge des marais. C’est comme déboiser pour installer des parasols. Et le gouvernement accepte ces demandes moyennant des compensations symboliques.
Seconde incohérence, un demandeur qui a reçu l’autorisation de détruire 8240 mètres carrés de milieux humides a reçu une subvention équivalente aux frais encourus, de la part de la Ville.
Comment convaincre les élus et les promoteurs de cesser ce cercle vicieux? Il faut comprendre qu’un milieu humide n’a de valeur que s’il demeure intact. Car les nouveaux propriétaires qui habitent ces quartiers remblayés et asséchés paieront éventuellement les conséquences d’un terrain qui a perdu ses capacités d’absorption.
Les crues printanières révèlent chaque année de nouvelles zones inondables. Quand vient le temps de réparer, les promoteurs sont déjà partis avec leur profit, nous laissant derrière avec la facture sociale, » équitablement » partagée parmi les contribuables et les assurés. En ce moment, seules les compagnies d’assurances réagissent à ces incohérences, et nous en payons déjà collectivement le prix. Avec toutes les connaissances et les moyens dont on dispose aujourd’hui, il n’y a plus d’excuse pour mieux protéger nos milieux de vie et développer sainement nos villes.
J’en appelle aux élus de tous les niveaux de cesser de pelleter en avant et travailler ensemble au bien commun.
Patrick Lagrandeur
Magog