Tribune libre: protégeons enfin la montagne à Eastman

En 2009, la MRC de Memphrémagog a adopté des exigences de protection de l’environnement pour le développement du versant ouest du mont Orford situé dans la municipalité d’Eastman. En 2012, la municipalité interdisait toute construction sur 50 % des terrains dans ce secteur pour préserver l’intégrité du paysage visuel du mont Orford et l’écosystème de la montagne.

Avec un titre comme «Des citoyens d’Eastman veulent freiner le développement immobilier», nous comprenons que le journaliste veut attirer l’attention. Notons, cependant, que le groupe Imaginons Eastman favorise le développement, celui qui respecte la réglementation adoptée pour la protection de l’environnement. Le secteur visé par la décision de la MRC, entérinée par la municipalité, concerne directement les quatre zones RT-1-2-3-4, soit le domaine du Vertendre et son voisinage.

À la suite du signalement de citoyens, le Comité consultatif en environnement (CCE) d’Eastman, à son assemblée du 18 janvier 2021, a constaté que la municipalité n’avait pas procédé à la préservation de 50 % du territoire identifié et a alors exigé un moratoire.

C’est dans Le Reflet du Lac du 3 mars que les citoyens ont appris de la bouche du maire d’Eastman, Yvon Laramée, que le conseil municipal n’imposera pas de moratoire et confiera à un urbaniste indépendant les vérifications nécessaires. Vérifier quoi? Pourquoi un urbaniste devrait-il se prononcer sur une obligation que les élus s’étaient engagés à respecter depuis bientôt 10 ans? Comment pourra-t-il justifier l’inaction des élus? Et si, selon la municipalité, cet avis s’avère essentiel, pourquoi avoir autant tardé à le demander?

Aucun mot sur cette question à l’assemblée du conseil du 1er mars dernier. Depuis des mois, les séances du conseil se tiennent à huis clos. Il est certain que si l’assemblée s’était tenue en présence des citoyens, des questions auraient permis d’en savoir plus à ce moment-là. Elles auraient aussi permis la présentation d’arguments pour étayer l’urgence du moratoire.

Le maire a beau dire sans fournir de précisions qu’une vaste zone forestière en bordure du Parc national du Mont-Orford est et sera préservée pour longtemps, il faudra trouver environ 1 000 acres pour respecter les décisions prises il y a une dizaine d’années. C’est la raison pour laquelle Imaginons Eastman appuie la position du CCE et maintient la demande d’un moratoire sur ce territoire, pour permettre pour tout le secteur – aux propriétaires terriens, propriétaires occupants, promoteurs et autres intéressés – de participer à des actions concrètes pour faire plus que constater, mais aussi réparer ce qui n’est pas conforme. C’est également la raison de la demande d’aide à la MRC et au ministère des Affaires municipales, que nous avons sollicités pour qu’ils participent à cette opération de réhabilitation.

 

Claude Desautels, Eastman

Porte-parole d’Imaginons Eastman, un groupe de participation citoyenne