TRIBUNE LIBRE: Pour l’interdiction des souffleurs à feuilles

Au moment d’écrire ces lignes, à la veille des élections municipales, c’était avec beaucoup d’espoir et un brin de scepticisme que je constate que tous les candidats dans ma municipalité se réclament pro-environnementalistes avec parfois beaucoup de ferveur.

Si les bottines suivent les babines, peut-être que ma suggestion trouvera un écho quelconque.  Puisque les municipalités ont bien peu de pouvoir, laissons à Monsieur Guilbault les grands projets de défense de la santé de notre planète.

Mais faisons quand même un geste, qui sera plus que symbolique. Interdisons, par un règlement municipal, les souffleuses à feuilles. Il existe une alternative bien meilleure pour notre santé et pour l’environnement : ça s’appelle un balai à feuilles. C’est vintage, donc plutôt «in». Vous en trouverez peut-être un dans un recoin de votre remise à jardin. Sinon au département des antiquités de votre quincaillier. Même si un guide d’utilisation n’est pas toujours fourni, et que vous ne trouverez peut-être pas une vidéo sur YouTube, ne paniquez pas. Au pire, vous trouverez un voisin âgé qui saura vous expliquer avec plaisir….

Tant qu’à y être, profitons-en pour réhabiliter les feuilles mortes. Arrêtons de les considérer comme un déchet, mais plutôt comme une manne annuelle gratuite de précieuse matière organique. Si votre belle pelouse étouffe sous le tapis de feuilles, cela signifie qu’il y a donc des arbres sur votre terrain. Alors accumulez les feuilles dans la section boisée de votre terrain et vos arbres seront en meilleure santé et pas besoin de fertilisation supplémentaire.

Vous n’avez pas d’arbre et les maudites feuilles sont soufflées sur votre terrain par votre voisin?  Alors profitez-en pour créer une mini forêt dans votre cour en plantant deux ou trois arbres qui apprécieront un beau tapis de feuilles mortes. Et n’oubliez pas de remercier votre voisin. Ainsi, on pourra cesser la cueillette automnale des feuilles mortes, une économie pour tous.

Permettez-moi de rassurer nos élus. Même sous la torture, les défenseurs de la «libaarté», ne réussiront pas à faire avouer à la Charte un droit inaliénable ou constitutionnel à l’usage d’une souffleuse à feuilles ou à la collecte des feuilles mortes!

Normand Dussault

Eastman