Tribune libre: la Ville de Magog continue-t-elle de négocier à genoux?

Au mois d’avril 2017, la Ville de Magog planifiait la construction de la nouvelle caserne des pompiers et cherchait un endroit pour le stationnement des véhicules de ses employés pendant les mois des travaux.

L’idée est venue d’utiliser, pour les 44 espaces de stationnement dont elle avait besoin, le terrain vacant appartenant à Anahid Hospitality Management juste en face de la barrière de l’ancienne Difco, et une partie du terrain de cette même compagnie, au 160, rue Principale Ouest.

On sait que l’ensemble de ces terrains est évalué à 200 $ et que le propriétaire paie le fabuleux montant de 1,53 $ de taxes annuellement.

Devant une évaluation et des taxes aussi proches de zéro, la Ville aurait eu beau jeu d’obtenir du propriétaire des lieux qu’il mette à sa disposition sans frais les 44 espaces de stationnement recherchés.

La Ville a plutôt signé un bail d’une durée de 9 mois, du 1er mai 2017 au 31 janvier 2018, au montant de 6 333,40 $ plus les taxes applicables, avec une option de 2 mois supplémentaires, sans frais.

Réparti sur 11 mois plutôt que 9, le loyer mensuel serait de 575,76 $. C’est 376 fois le montant de taxes que paie Anahid Hospitality Management pour 1 an! En plus du loyer, la Ville devait prendre à sa charge les travaux de nettoyage, d’aménagement des cases de stationnement, d’entretien et de déneigement!

Le comble: la Ville n’a versé au locateur que 3 500 $, à la signature du bail, et a retenu 2 833,40 $ pour se rembourser les frais que lui devait Armco Immobilier, compagnie-sœur de Anahid Hospitality Management, dans un dossier qui traînait à la Cour municipale.

En résumé, alors que l’ex-Difco a réussi à faire réduire l’évaluation de son terrain à 200 $ seulement, alors que l’ex-Difco se traînait les pieds pour payer à la Ville des sommes qu’elle lui devait à la suite d’un jugement de Cour, la Ville lui a quand même loué à fort prix les espaces de stationnement dont elle avait besoin avec l’espoir, semble-t-il, de pouvoir récupérer ainsi les sommes que l’ex-Difco lui devait.

Cela ressemble à de la complaisance et de l’illogisme. Et aucun des dix conseillers et conseillères d’alors n’a voté contre cette résolution. Encore aujourd’hui, le conseil continue de refuser de prendre les grands moyens à sa disposition pour devenir le maître d’œuvre de la restauration de l’ancien complexe textile et de la revitalisation du quartier voisin.

 

 Louise Gagné

Pour le Collectif du Quartier des Tisserands