De la Fonderie Magog à Magotteaux : 80 ans d’histoire (première partie)

La Fonderie Magog fut fondée en 1939 sur la nouvelle rue Champlain par Adalbert Côté, Wilfrid Laroche et Alcide Chabot. À ses débuts, elle fournissait du travail à cinq employés. La fonderie a évolué modestement, mais à un rythme constant. En 1945, l’entreprise fut incorporée en compagnie sous la raison sociale Fonderie Magog Limitée. Fernand Côté et Jean-Paul Laroche, fils de deux des cofondateurs, deviennent directeurs adjoints.

En 1947, l’industrie connaît une première expansion et continue de progresser grâce à la clairvoyance de ses dirigeants et à la coopération de ses loyaux employés. On y fabrique de la fonte grise et de la fonte ductile. En 1960, à cause de la concurrence du cuivre et du plastique, le domaine de la plomberie devient moins prometteur. La compagnie oriente donc sa production vers le domaine plus sophistiqué de pièces de machinerie pour des compresseurs, des moteurs, des pompes, de la machinerie agricole et des équipements de voirie. On y produit aussi des pièces utilisées dans le transport ferroviaire et dans l’industrie des pâtes et papiers, ce qui exige une deuxième expansion. En 1966, l’entreprise procède à une troisième expansion de 40 000 pi carrés de plancher et modernise ses équipements.

En 1973, la Fonderie reçoit une subvention du ministère de l’Expansion économique régional (MEER), ce qui lui permet d’accroître sa production. L’année suivante on assiste à l’introduction de l’énergie électrique, ce qui éliminera la pollution de l’air tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ce qui est apprécié par les employés et par le voisinage devenu résidentiel. Il est prévu de créer 50 nouveaux emplois dans les quatre prochaines années. En 1976, encore avec la collaboration du MEER, la compagnie procède à un agrandissement de son établissement.

En 1976, la Fonderie Magog est l’objet d’un regroupement important dans l’industrie de la fonderie. Elle est acquise par les Fonderies de Sorel Limitée, dont le président assumera la direction de la Fonderie Magog Limitée. Il est assisté par Fernand Côté et Jean-Paul Laroche, ce dernier agissant comme président du conseil d’administration.

Pour des raisons qui ne sont pas évidentes, des difficultés financières la forcent à cesser ses opérations le 1er décembre 1978. Quelque 155 employés se retrouvent subitement sans travail. Selon Paul-Émile Côté directeur du personnel, cette situation est temporaire et des négociations sont en cours pour le refinancement de l’entreprise. Tout est mis en œuvre pour reprendre les activités, mais la Sorel Steel Foundry Ltd, dont elle est une filiale, refuse de la financer. On aurait préféré qu’elle soit acquise par une société québécoise, mais en avril 1979 une compagnie américaine, l’American Magotteaux de Nashville, Tennessee, dépose une offre d’achat. Cette offre est approuvée par l’agence de tamisage des investissements étrangers dans les semaines qui suivent. Pour l’usine de la rue Champlain, une autre vie débute.

La suite dans une prochaine chronique…

 

Maurice Langlois

Serge Gaudreau