Une ville universitaire mise sur la surveillance vidéo pour surveiller les étudiants

HALIFAX — Une petite ville universitaire de la Nouvelle-Écosse mise sur la surveillance vidéo pour contrer le vandalisme grandissant.

La ville de Wolfville envisage d’installer 11 caméras sur neuf lampadaires le long des rues résidentielles à proximité de l’Univeristé Acadia. Les caméras ne seraient pas surveillées activement pendant la période d’essai de deux ans, mais pourraient être examinées en cas d’incidents. 

La mairesse Wendy Donovan reconnaît que le vandalisme et des méfaits commis par des étudiants en fête ne sont pas un phénomène nouveau. Toutefois, la situation s’est récemment empirée. Cela a causé des problèmes de sécurité dans un quartier à côté du campus.

«Presque tous les week-ends, des panneaux de signalisation sont volés», a fait savoir Mme Donovan dans une entrevue vendredi. La ville Wolfville a dépensé environ 12 000 $ pour remplacer des panneaux de signalisation endommagés ou manquants dans ce quartier, précise-t-elle. 

«Non seulement c’est un coût, mais c’est aussi dangereux», a-t-elle déclaré. Les résidants ont été particulièrement préoccupés par les panneaux d’arrêt manquants et le potentiel d’accidents, a indiqué Mme Donovan. Cela s’ajoute aux rapports faisant état de pare-brise de voiture rayés, de rétroviseurs latéraux arrachés et d’étudiants urinant dans des cours résidentielles.

Elle espère que la présence de caméras fera renoncer ceux qui envisagent de voler un panneau de signalisation ou endommager le pare-brise d’un véhicule.

Le projet a soulevé des inquiétudes parmi les leaders étudiants. L’Acadia Student Union estime qu’il y a des problèmes de confidentialité concernant le plan. Pour l’instant, les représentants syndicaux n’ont pas répondu aux demandes d’entrevues. 

Mme Donovan a dit qu’elle était surprise des inquiétudes du syndicat étudiant concernant les caméras, car l’Université Acadia a déjà des caméras couvrant une grande partie de son campus. Elle a noté qu’en 2019, lorsqu’un défibrillateur a été volé dans un immeuble de l’université, des images de caméras ont été utilisées pour identifier les coupables et récupérer l’appareil médical.

En plus du campus, «un bon nombre de nos entreprises ont également des caméras au centre-ville, donc le seul changement c’est vraiment qu’elles font l’objet d’un projet pilote», a-t-elle déclaré.

Une autre ville universitaire de la province surveillera le projet pour voir s’il est efficace. La mairesse d’Antigonish, Laurie Boucher, compte surveiller de près le projet de Wolfville s’il est approuvé par le conseil de municipal le mois prochain et qu’il produit des résultats positifs. 

«Nous partageons les mêmes problèmes, car nous sommes toutes les deux de petites villes universitaires», dénote-t-elle. Mme Boucher dit que sa ville avait déjà installé des caméras sur la principale rue de la municipalité.

À Kingston, en Ontario, qui abrite l’Université Queen’s connue comme un site de fêtes étudiantes tapageuses, le maire Bryan Patterson a assuré qu’il n’était pas prévu d’installer des caméras près du campus. M. Patterson a expliqué que c’était parce qu’à Kingston, les dommages causés aux étudiants se limitaient en grande partie à une poignée d’événements spécifiques.

«Pour nous, l’accent n’a pas été mis sur le vandalisme ou les dommages matériels. Il s’agit plutôt de grandes fêtes de maison incontrôlables et de fêtes de rue non autorisées», a déclaré M. Patterson dans une entrevue vendredi.

«Dans ces moments-là, la police a utilisé une variété d’outils pour avoir les yeux sur le terrain, mais ce ne sont que des mesures temporaires», a mentionné le maire. 

La mesure de surveillance plus permanente de Wolfville sera discutée lors de la réunion du conseil municipal ce mardi, où les conseillers examineront un rapport du personnel publié vendredi sur le projet pilote. Un vote sur la proposition est prévu le 17 mai.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.