Rentrée parlementaire en Ontario avec élection à la présidence et dépôt du budget

TORONTO — Les députés ontariens ont amorcé lundi à l’Assemblée législative une nouvelle session, et ils ont réélu le président de la Chambre, avant que le gouvernement ne présente mardi un discours du Trône et un nouveau budget.

Les députés ontariens siégeaient pour la première fois depuis que les progressistes-conservateurs de Doug Ford ont remporté un deuxième mandat majoritaire lors des élections générales de début juin.

Cette session d’été, inhabituelle, s’amorce alors que le gouvernement Ford fait face à une pénurie de main-d’oeuvre dans la santé, qui met à rude épreuve les hôpitaux, et à une inflation galopante qui a conduit à des appels à rehausser les prestations d’invalidité aux personnes handicapées.

Le premier point à l’ordre du jour lundi était l’élection à la présidence de l’Assemblée législative. Deux députés conservateurs se disputaient le poste: Ted Arnott, qui était président depuis quatre ans, et Nina Tangri, qui avait été depuis un an ministre associée déléguée aux Petites Entreprises et à la Réduction des formalités administratives. 

C’est finalement M. Arnott qui a été reconduit dans ses fonctions par ses pairs. Sa candidature n’avait pas été proposée par son parti, mais par le NPD. Les progressistes-conservateurs avaient plutôt proposé la candidature de Nina Tangri, qui serait devenue la première femme à occuper ce poste en Ontario. Mme Tangri ne fait plus partie du cabinet ministériel formé en juin par le premier ministre.

À l’extérieur de la législature, lundi, des manifestants de divers syndicats ont protesté contre le gouvernement Ford, l’appelant à inclure dans le prochain budget davantage d’investissements dans les services publics, les soins de santé, les salaires et des congés de maladie payés.

Mardi, le gouvernement Ford présentera un discours du Trône, qui expose son nouveau programme, mais aussi son budget, qui devrait être en grande partie le même que celui présenté au printemps, mais qui n’avait pu être adopté à Queen’s Park avant le déclenchement de la campagne électorale.

Seul nouvel élément évoqué jusqu’ici par le premier ministre Ford: une augmentation de 5 % des prestations d’invalidité du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées. Ces prestations sont gelées depuis 2018 à un maximum de 1169 $ par mois pour une personne handicapée seule, afin de subvenir aux besoins de base et au logement.

Le chef du Parti vert, Mike Schreiner, a déclaré que M. Ford devait plutôt doubler le montant de ses prestations, afin que les personnes handicapées n’aient pas à vivre dans une «pauvreté d’État». Les libéraux et l’opposition néo-démocrate ont également demandé au gouvernement d’augmenter ces prestations d’invalidité. 

Les trois partis ont également demandé à M. Ford d’abroger la loi qui plafonne depuis trois ans les augmentations de salaires dans le secteur public, afin d’atténuer une pénurie de personnel infirmier qui a entraîné cet été la fermeture temporaire de salles d’urgence en Ontario.

Des associations d’infirmières et des politiciens de l’opposition ont appelé le gouvernement à abroger cette loi, adoptée en 2019, qui a plafonné à 1 % par année, pendant trois ans, les augmentations de salaire des infirmières et des autres employés du secteur public en Ontario.

Le Parti vert souhaite aussi la fin du «zonage d’exclusion» dans la province et des investissements dans des logements très abordables. Les écologistes veulent aussi l’annulation de grands projets routiers, comme la promesse électorale de M. Ford de construire une nouvelle autoroute (la «413») dans le Grand Toronto.

On ne sait pas encore si les députés siégeront pour une courte session d’été ou si les travaux se poursuivront jusqu’aux fêtes de fin d’année. Mais le gouvernement Ford souhaite faire adopter avant les élections municipales d’octobre un projet de loi qui accorderait plus de pouvoirs aux maires de Toronto et d’Ottawa.