Négociations entre Ottawa et la Davie: «grande nouvelle» pour Québec, dit Champagne

OTTAWA — Le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne, qualifie les nouveaux développements pour assurer une place au chantier de la Davie dans la stratégie navale d’Ottawa de «grande nouvelle pour la région de Québec».

«Ça va avoir des retombées économiques importantes pour plusieurs parce qu’il faut savoir qu’on parle de la Davie, mais on parle (aussi) de centaines de petites et moyennes entreprises qui contribuent à ça», a-t-il dit mercredi en sortant d’une réunion du caucus libéral.

Dans un communiqué publié un peu plus tôt, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) annonçait le début de négociations pour une entente-cadre avec le chantier situé à Lévis «en vue de (le) confirmer comme troisième partenaire stratégique au titre de la Stratégie nationale de construction navale».

Le quotidien La Presse rapportait, en matinée, que les contrats qui iront au chantier de Lévis pourraient dépasser les 10 milliards $.

«Si les négociations s’avèrent concluantes, l’entente devrait être instaurée d’ici la fin de 2022», a indiqué SPAC.

Questionné à savoir pourquoi ce développement n’était pas survenu plus tôt, M. Champagne n’a pas directement répondu à la question

«Ce qui fait qu’on regarde aujourd’hui la Davie, c’est grâce aux travailleurs, à leur expertise et à leur savoir-faire», a-t-il poursuivi.

Il a ajouté que, en tant que ministre, il considère ce dossier comme étant une question de «souveraineté», c’est-à-dire de maintien et développement de l’expertise au Canada, y compris au Québec.

La Davie s’est réjouie des nouveaux développements confirmés. «Nous avons désormais franchi un pas important de plus vers la livraison d’une nouvelle flotte de navires modernes et essentiels, y compris des brise-glaces qui aideront à protéger et à promouvoir les intérêts du Canada dans ses eaux nationales, y compris le Saint-Laurent, l’Arctique et ailleurs», a réagi par communiqué le président et chef de la direction, James Davies.

Or, les critiques à l’endroit du gouvernement Trudeau n’ont pas tardé dans les rangs des partis d’opposition.

Les conservateurs ont décrié par courriel les longs délais depuis que la Davie s’était préqualifiée, en 2019, pour la stratégie navale. «On est loin d’un engagement et encore moins d’une avancée tangible dans le dossier», a déclaré Pierre Paul-Hus, porte-parole en matière de défense nationale, conjointement avec d’autres collègues du cabinet fantôme de l’opposition officielle.

«Ce qui est inacceptable et malheureusement trop commun avec ce gouvernement, ce sont les retards répétés et coûteux, qui ont déjà coûté des milliards de dollars aux contribuables et créé de l’incertitude pour les emplois canadiens», ont-ils poursuivi.

La porte-parole bloquiste en matière d’approvisionnement, Julie Vignola, a aussi souligné ces délais. «C’est une bonne nouvelle de voir les échéanciers se rapprocher, mais il ne sera possible de se réjouir entièrement que lorsque l’ensemble des étapes de qualification seront terminées et que le travail sur le chantier débutera», a-t-elle soutenu dans une déclaration écrite.