Marc Tanguay dénonce l’appui de QS au projet de loi 96 et au Commissaire de la langue

MONTRÉAL — Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, a fortement critiqué l’appui de Québec solidaire au projet de loi 96 et au nouveau Commissaire à la langue française, Benoit Dubreuil, lors de la présentation de son candidat à l’élection partielle dans la circonscription Saint-Henri-Sainte-Anne.

«Québec Solidaire, en matière de droits et libertés, ce n’est pas mieux que François Legault, a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Montréal, samedi matin. Lorsqu’il a voté en faveur du projet de loi 96, qui vient notamment diminuer l’accès des services aux immigrants après six mois [Gabriel Nadeau-Dubois] a cessé d’être solidaire».

M. Tanguay a souligné qu’il ne «reconnaissait plus le Québec solidaire de l’époque de Françoise David» et que son porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, avait été «malléable» en matière des droits et libertés. Il a également accusé le parti d’appuyer un commissaire qui s’ingérait dans la «vie privée» des Québécois.

«La langue parlée à la maison, qu’on soit clairs, n’est pas une menace. L’épanouissement du français, c’est important. (…) Ça ne se passe pas à la maison, mais bien dans le système d’éducation, la langue du commerce et la langue du travail», a-t-il précisé en entrevue.

Cette médisance fait suite à un gazouillis publié samedi matin par M. Tanguay, dans lequel il affirmait que Gabriel Nadeau-Dubois avait «abandonné les beaux grands principes de QS».

En mêlée de presse au Conseil national de QS, le député solidaire Vincent Marissal a désigné cette attaque de «totalement exagérée», ajoutant que le chef libéral disait «n’importe quoi».

«Je vous rappelle que les libéraux, sur le projet de loi 96, ils ont changé d’idée à peu près trois fois. (…) Ils ont beaucoup, beaucoup de problèmes à l’interne sur cette question-là», a-t-il rétorqué.

Selon lui, ces piques ne sont que révélatrices de la «panique» qui règne au sein du PLQ.

«Je répète, ça fait six jours que la campagne est partie. Qu’est-ce que ça va donner dans deux semaines, trois semaines quand il va sentir que le tapis lui glisse en dessous des pieds? (…) C’est de l’huile essentielle de panique», a ajouté M. Marissal.

Un premier engagement de Christopher Baenninger

Le candidat libéral Christopher Baenninger a d’ailleurs révélé samedi matin son premier engagement de campagne pour l’élection partielle du 13 mars prochain, soit celui d’être le «seul candidat à toujours défendre les droits et libertés de toutes les Québécoises et tous les Québécois». 

Lors du point de presse tenu dans ses nouveaux locaux, celui qui portera les couleurs de la formation dans la circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne a assuré qu’il serait «rassembleur» et qu’il donnerait une «voix forte» aux électeurs.

«Je considère qu’on peut atteindre nos objectifs d’épanouissement du français sans empiéter sur les droits et libertés, a déclaré M. Baenninger. Je crois fermement que la solution se trouve dans l’accomplissement et dans le soutien de la françaicisation (sic)».

Lors du déclenchement de l’élection partielle, lundi, le chef intérimaire Marc Tanguay avait confirmé que le président d’une agence de publicité représenterait les libéraux. Laissé vacant par le départ de l’ex-cheffe libérale Dominique Anglade, le 1er décembre, le comté montréalais a toujours été aux couleurs du PLQ depuis sa création en 1994.

«Je vais vous confirmer une rumeur qui circulait cette semaine. (…) Le fait qu’il ait été le premier des grands partis représentés à l’Assemblée nationale à déposer son bulletin de mise en candidature démontre que la réponse est excellente sur le terrain», a indiqué M. Tanguay en entrevue.

La lutte du candidat libéral avec la formation solidaire s’annonce serrée alors qu’il devra l’emporter sur l’avocat Guillaume Cliche-Rivard, arrivé deuxième derrière Dominique Anglade lors des dernières élections.

Le choix du Parti québécois s’est arrêté sur Andréanne Fiola, ancienne candidate de Laval-des-Rapides en octobre dernier, et la Coalition avenir Québec a choisi le président de son aile jeunesse, Victor Pelletier. Le nom du candidat ou de la candidate des conservateurs devrait être annoncé dimanche.

À l’automne dernier, Christopher Baenninger s’était aussi présenté dans la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques, où il avait été défait par la solidaire Manon Massé en récoltant 15,85 % des votes exprimés.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.