Legault veut un «mandat fort» pour pouvoir rapatrier les pouvoirs en immigration

QUÉBEC — François Legault sollicitera un «mandat fort» lors de la prochaine campagne électorale afin de pouvoir négocier avec Ottawa le rapatriement des pouvoirs en immigration.

Le premier ministre a mis de l’avant cette revendication mardi, lors d’un point de presse qu’il a tenu immédiatement après l’adoption du projet de loi 96 visant à protéger la langue française. 

Ce projet de loi encadre l’usage du français notamment dans les entreprises de 25 à 49 employés. Mais il faudra aussi à l’avenir «agir à la base dans le choix des immigrants», a déclaré M. Legault.

À l’heure actuelle, le Québec peut choisir des immigrants dits «économiques», mais c’est Ottawa qui s’occupe entre autres du «regroupement familial».

Selon M. Legault, depuis 2018, la Coalition avenir Québec (CAQ) a réussi à faire grimper de 55 % à 84 % la part d’immigrants économiques qui parlent le français à leur arrivée.

Il a affirmé avoir déjà demandé «à plusieurs reprises» au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de lui transférer plus de pouvoirs en immigration.

«Il faut absolument que la catégorie regroupement familial, que la sélection se fasse par le gouvernement du Québec, parce qu’encore aujourd’hui, la moitié de ces immigrants (…) ne parlent pas français», insiste M. Legault.

«C’est là qu’il faut agir, puis c’est là-dessus qu’on va travailler dans la prochaine campagne électorale, à avoir un mandat fort pour aller négocier ça avec Ottawa», a-t-il ajouté.

Le premier ministre Legault se dit d’ailleurs «convaincu» qu’une «majorité» de Québécois seraient d’accord pour que le Québec choisisse ses immigrants dans la catégorie «regroupement familial».

Selon lui, les Québécois seraient favorables à ce que ce soit le Québec qui «pose ses conditions, entre autres la connaissance du français». «C’est important», a-t-il dit.

Avec l’adoption du projet de loi 96, le gouvernement Legault a déclaré mardi entreprendre une «grande relance linguistique qui permettra à la nation québécoise de continuer d’exprimer pleinement son identité et ses valeurs».