Legault compte pénaliser les entreprises plus polluantes

LAVAL, Qc — «Ce sera très difficile» pour les entreprises polluantes «qui émettent des gaz à effet de serre (GES) d’obtenir des rabais sur l’électricité», a indiqué le premier ministre François Legault vendredi.

Son gouvernement a ainsi l’intention de réviser les tarifs d’Hydro-Québec réservés aux entreprises, notamment le tarif L, en fonction de leurs économies d’énergie et de la réduction de GES.

En conférence de presse vendredi, au terme d’un caucus de deux jours des élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans un hôtel de Laval, il a justifié le tour de vis qu’il veut donner aux industries plus polluantes, 

M. Legault a rappelé que le Québec s’est engagé à réduire à néant ses émissions de GES d’ici à 2050, en conformité avec les engagements internationaux. Or les industries émettaient encore en 2020 30 % des GES du Québec. 

Et en outre, le chef du gouvernement a également rappelé que les surplus d’électricité d’Hydro-Québec fondent à vue d’œil et qu’il faudra même de surcroît 100 térawatt-heure pour décarboner complètement le Québec d’ici à 2050. 

«On va être parcimonieux, on va faire attention, il y a des emplois et des retombées économiques» en jeu, a-t-il toutefois tenu à ajouter. 

Le chef caquiste a d’ailleurs évoqué plus précisément qu’il faudrait quatre ou cinq barrages de plus pour fournir de l’électricité, en évitant soigneusement de préciser où ils seraient construits – tout comme la société d’État qui indique être en processus de révision des rivières qui auraient un potentiel pour être harnachées.

M. Legault n’écarte pas des formes d’entente avec des entreprises énergivores créatrices d’emplois, notamment dans le domaine de l’aluminium, pour par exemple tirer profit de la plus-value de leurs produits considérés comme plus écologiques parce que conçus avec de l’hydro-électricité.

«Tout est possible, il faut être créatif», a-t-il commenté.

Par ailleurs, le premier ministre a indiqué que les négociations avec Terre-Neuve-et-Labrador concernant le renouvellement de l’entente sur le barrage de Churchill Falls pourraient s’amorcer dans les prochaines semaines.

Cette centrale gérée en partenariat avec Hydro-Québec, qui achète son énergie à un tarif fixe.

L’entente vient à échéance en 2041 et la province voisine veut la réviser parce qu’elle estime avoir été flouée et désavantagée lors de la signature.

«On va s’assoir ensemble dans les prochaines semaines, a conclu M. Legault. On est fait pour s’entendre.»