Le gouvernement de l’Ontario prévoit un déficit de 1,3 G $ et un excédent dans un an

TORONTO — Le gouvernement de l’Ontario prévoit de commencer à afficher des excédents budgétaires dans un an, en s’appuyant fortement sur des recettes en plein essor pour compenser l’augmentation des dépenses en soins de santé — notamment pour les hôpitaux, les soins à domicile et le personnel médical.

Le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, a déposé jeudi un budget de près de 205 milliards $ de dépenses — preuve selon lui que la province peut dépenser de manière responsable.

Au cours de l’exercice commençant le mois prochain, l’Ontario s’attend à enregistrer un déficit de 1,3 milliard $, avant de dégager un léger excédent de 200 millions $ en 2024-2025, puis 4,4 milliards $ l’exercice suivant.

Les responsables des finances affirment que la progression des excédents est en partie due à l’augmentation des revenus — l’Ontario s’attend à terminer cette année avec environ 200 milliards $ de recettes, soit plus de 20 milliards $ de plus que ce qu’il avait prévu à la même période l’an dernier — grâce à des niveaux d’inflation et une reprise économique plus élevés que prévu.

Mais en période de forte inflation, ce budget ne met pas beaucoup plus d’argent dans les poches des consommateurs, mis à part le renforcement d’un programme pour les personnes âgées à faible revenu.

Le gouvernement élargit ainsi l’accès au Régime de revenu annuel garanti. Le gouvernement prévoit d’introduire de nouveaux critères qui verraient environ 100 000 personnes âgées de plus admissibles au régime à partir de juillet 2024. La prestation sera aussi indexée à l’inflation.

Le ministre Bethlenfalvy a souligné que son gouvernement n’avait pas attendu le budget pour mettre en place des mesures comme une baisse de la taxe sur l’essence, un crédit d’impôt pour les personnes à faible revenu et une augmentation des prestations de soutien aux personnes handicapées.

La cheffe néo-démocrate, Marit Stiles, a déclaré que les Ontariens avaient du mal à faire face à la hausse des prix des aliments, du loyer et de l’essence, et que ce budget ne leur apportait pas de soutien. 

Hausse de 4 % pour les hôpitaux

Au chapitre des dépenses, le gouvernement de Doug Ford poursuit ses projets d’infrastructures lourdes, avec plus de 20 milliards $ pour les autoroutes, les hôpitaux et le transport en commun.

En matière de santé, alors que l’Ontario fait face aux arriérés liés à la pandémie et aux pénuries de travailleurs, le gouvernement augmente le financement des hôpitaux de 4 % et dépense plus d’un demi-milliard en soins à domicile au cours du prochain exercice.

Le gouvernement avait promis dans le dernier budget d’injecter 1 milliard de dollars sur trois ans dans le secteur; il annonce dans ce budget qu’il accélère ce financement, avec 569 millions $ en 2023-2024.

L’Ontario affecte également 425 millions $ supplémentaires sur trois ans aux services de santé mentale et de lutte contre les dépendances. Le budget prévoit aussi 200 millions $ pour remédier aux pénuries immédiates de main-d’œuvre dans le secteur de la santé, notamment un programme qui permet aux étudiants de travailler en hôpitaux pour acquérir de l’expérience, ainsi qu’un programme d’expérience de pratique supervisée pour les infirmières formées à l’étranger.

Le gouvernement ajoute 51 millions $ sur trois ans à un programme dédié aux «infirmières de déchargement», afin de libérer les ambulanciers.

L’Ontario dépense également 80 millions $ sur trois ans pour augmenter les inscriptions aux programmes postsecondaires de soins infirmiers. De plus, la province ajoute 154 places de formation médicale postdoctorale et 100 places pour les étudiants en médecine de premier cycle.

Le budget révèle par ailleurs que l’Ontario dépensera 72 millions $ au cours de l’année à venir pour étendre certaines procédures médicales financées par l’État et dispensées dans les cliniques privées.

Le PIB réel de l’Ontario devrait augmenter de seulement 0,2 % en 2023, même si ce taux devrait s’accélérer au cours des années suivantes. La dette nette devrait dépasser le seuil de 400 milliards $ pour la première fois au cours de l’année à venir.