Le génome d’une victime de Pompéi est séquencé pour la première fois

MONTRÉAL — Des chercheurs danois ont réussi pour la première fois à séquencer le génome d’une des victimes de l’éruption du mont Vésuve, à Pompéi.

Gabriele Scorrano et ses collègues de l’Université de Copenhague ont examiné deux squelettes découverts il y a une centaine d’années, celui d’un homme âgé de 35 ou 40 ans et celui d’une femme âgée d’une cinquantaine d’années.

Ils ont trouvé des échantillons d’ADN dans leur oreille interne, mais seul l’ADN de l’homme a pu être séquencé en entier par la suite.

En comparant son génome avec celui de plusieurs centaines d’individus, anciens et modernes, originaires d’Eurasie, les chercheurs ont constaté qu’il était le plus étroitement apparenté aux habitants actuels de l’Italie centrale, ce qui n’a rien d’étonnant.

Ils ont toutefois aussi trouvé chez lui des éléments génétiques qui l’associent à l’île de la Sardaigne. C’est la première fois qu’un tel héritage génétique est découvert dans le génome d’Italiens anciens, et les auteurs de l’étude croient que cela témoigne d’un niveau élevé de diversité génétique sur la péninsule italienne à l’époque de la Rome impériale.

Les chercheurs ont aussi trouvé chez lui des traces génétiques de la bactérie responsable de la tuberculose, ce qui indique que l’homme avait vraisemblablement souffert de cette maladie respiratoire avant son décès.

Cela pourrait expliquer pourquoi la femme (qui semble avoir été atteinte d’arthrite) et lui n’ont apparemment pas tenté de s’enfuir au moment de la catastrophe. Ils ont plutôt été retrouvés recroquevillés contre un meuble.

Pompéi comptait environ 11 000 habitants au moment de l’éruption du Vésuve, en l’an 79.

Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal Scientific Reports.