Le futur REM ne devrait pas être aérien dans le quartier Mercier-Est

MONTRÉAL — Le futur Réseau express métropolitain (REM) de l’Est ne comportera pas de train aérien dans le quartier Mercier-Est à Montréal, une avenue qui suscitait le mécontentement des résidents. Et le réseau du métro sera suffisant pour accueillir l’achalandage supplémentaire engendré par les interconnexions du projet de train léger, en dépit de ce que croient ceux qui prônent une nouvelle ligne de métro vers le centre-ville.

C’est à tout le moins ce qui ressort du rapport intermédiaire du groupe de travail autour du REM et du rapport d’analyse de la Société de transport de Montréal (STM) des impacts du projet sur la ligne verte du métro, dévoilés vendredi.

Comme la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, l’avait déjà indiqué lundi, le groupe de travail recommande de «ne pas retenir une desserte en structure aérienne dans le secteur de Mercier-Est compte tenu des enjeux majeurs d’insertion urbaine et techniques». Deux tracés en tunnel seront évalués précisément pour cette portion du réseau.

Le groupe de travail créé au printemps dernier par le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal cherche à «améliorer le projet en assurant une meilleure intégration urbaine et une plus grande complémentarité avec le réseau de métro».

Le groupe est dirigé par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et composé également du ministère des Transports et de la Mobilité durable, de la Ville de Montréal et de la STM.

Le rapport comporte trois premiers scénarios d’extension potentielle vers Rivière-des-Prairies, Laval et Lanaudière, à des fins de simulation d’achalandage.

Selon ce qui a été indiqué, vendredi, les partenaires impliqués ont convenu de quatre premières recommandations «en vue des évaluations techniques à réaliser pour produire le rapport définitif, attendu en juin 2023».

En plus de confirmer l’«abandon des scénarios aériens» dans Mercier-Est, il est aussi question d’évaluer les options de prolongement de l’antenne nord vers Rivière-des-Prairies, Laval et Lanaudière, car des évaluations démontrent «un potentiel d’achalandage supplémentaire dans ces secteurs».

Des options de prolongement seront aussi évaluées vers Repentigny-Lanaudière, soit l’amélioration et l’interconnexion de la ligne exo5 – Mascouche ou l’intégration complète de la ligne au projet.

Finalement, il est question de déterminer les «arrimages au métro».

À cet effet, le ministère des Transports soutient qu’un rapport d’analyse préliminaire de la STM «vient confirmer que le réseau du métro, y compris la ligne verte, est en mesure d’accueillir l’achalandage supplémentaire engendré par le projet structurant de l’Est».

Des consultations sur le projet seront organisées d’ici le dépôt du rapport final, souligne-t-on.

Réactions

Tout en parlant d’une «étape initiale», le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, dit «reconnaître le sérieux de la proposition, qui répond à plusieurs enjeux soulevés par la communauté d’affaires».

Selon M. Leblanc, le projet déposé vendredi permet d’entrevoir dans des délais raisonnables une réponse «à l’un des objectifs essentiels d’assurer une desserte en transport collectif vers le centre-ville à partir de l’est de l’île et vice-versa pour tous les travailleurs de la région métropolitaine».

«Nous comprenons à la lecture du rapport de la STM que des ajustements aux capacités actuelles sur la ligne verte permettraient d’assurer une fluidité, du moins durant un certain temps. Nous considérons néanmoins qu’il est important de s’assurer que le Projet structurant de l’Est sera construit de manière à permettre un éventuel prolongement vers le centre-ville s’il s’avérait nécessaire», affirme-t-il dans un communiqué.

Le tracé du REM de l’Est était constitué d’un tronçon commun de 7 km entre le centre-ville et le quartier Maisonneuve, complété par deux antennes. Le tronçon menant au centre-ville a été retiré et ne fait pas partie des analyses du groupe de travail.

Québec solidaire se réjouit qu’il soit recommandé de laisser tomber le projet de train aérien dans Mercier-Est à la suite de la mobilisation des citoyens. Le député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, estime toutefois que le gouvernement et l’ARTM doivent étudier toutes les options qui sont sur la table, y compris l’option d’une nouvelle ligne de métro vers le centre-ville.