La famille de Regis Korchinski-Paquet poursuit la police, deux ans après sa mort

TORONTO — Les proches d’une femme de Toronto qui est tombée de son balcon alors que la police se trouvait dans son immeuble il y a plus de deux ans espèrent qu’une nouvelle poursuite fera la lumière sur sa mort, a déclaré leur avocat vendredi.

La famille de Regis Korchinski-Paquet poursuit plusieurs policiers et le chef de l’Unité des enquêtes spéciales (UES) de l’Ontario. La poursuite déposée cette semaine nomme également comme défendeurs le procureur général de la province, la Ville de Toronto et la Toronto Community Housing Corporation.

La mort de Mme Korchinski-Paquet en mai 2020 est survenue quelques jours après le meurtre par la police de George Floyd, un homme noir de Minneapolis, et a encore alimenté les protestations et les appels au «définancement» de la police.

L’UES a découvert plus tard qu’il n’y avait aucune raison d’inculper l’un des agents impliqués.

La poursuite de 10 millions $ allègue que les proches de Mme Korchinski-Paquet ont souffert d’une grave détresse émotionnelle après avoir reçu des «informations trompeuses» au moment de sa mort.

La déclaration allègue également que les policiers de Toronto ont «délibérément induit en erreur» l’enquête menée par l’UES et le Bureau du directeur indépendant de l’examen de la police, un autre organisme de surveillance.

«(La famille) espère que grâce à la procédure civile, plus d’informations pourront être recueillies», a indiqué vendredi leur avocat, Jason E. Bogle.

La procédure civile leur permettra de demander des enregistrements de tiers, y compris ceux liés à son téléphone, qu’elle utilisait lorsque la police est arrivée, a-t-il ajouté. «Nous pouvons le faire et, par conséquent, davantage de réponses peuvent être découvertes», a-t-il déclaré.

Le processus civil fournirait également l’occasion d’interroger les officiers impliqués, a complété Me Bogle.

«Et donc la décision de passer par la procédure civile… est tout aussi stimulante en raison du fait qu’ils vont contrôler l’obtention des réponses, ou du moins interroger ces agents sur ce qui s’est passé ce jour-là», a-t-il dit.

«Vous trouvez une jeune femme noire (et autochtone) qui passe par-dessus un balcon, vous ne voulez pas voir l’apathie, a-t-il affirmé. Je pense donc que le meilleur résultat de la poursuite civile est qu’il n’y a pas d’apathie, qu’il y a une responsabilité. C’est ce qui est important.»

Me Bogle a également publié une vidéo qui, selon lui, montre une interaction entre la police de Toronto et Mme Korchinski-Paquet quelques instants avant sa chute.

Les accusés, qui ont 20 jours pour déposer une réponse après avoir été informés de la plainte, n’ont pas pu être joints dans l’immédiat pour commenter le dossier vendredi.