Justin Trudeau visite des villes touchées par Fiona à l’Î.-P.-É. et en N.-É.

STANLEY BRIDGE, Î.-P.-É. — Justin Trudeau s’est rendu mardi en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard, où il s’est engagé à trouver des moyens de construire des infrastructures plus résilientes, après avoir constaté les importants dommages causés par la tempête post-tropicale Fiona.

Le premier ministre était à Stanley Bridge, où une onde de tempête et des vents de force ouragan ont renversé des bâtiments et projeté sur le rivage des bateaux de pêche, samedi matin.

«Il y a toujours des leçons à tirer, a déclaré M. Trudeau. Malheureusement, la réalité avec le changement climatique, c’est qu’il va y avoir plus d’événements météorologiques extrêmes. Nous allons devoir réfléchir à la façon de nous assurer que nous sommes prêts à faire face à tout ce qui nous arrive.»

Le premier ministre a fait une brève visite dans la communauté de Glace Bay, au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, où il a rencontré des résidants et vu deux maisons dont les toits ont été arrachés.

Fiona a endommagé sur son passage un très large couloir au Canada atlantique, s’étendant de l’est de la Nouvelle-Écosse jusqu’au Cap-Breton, et de l’Île-du-Prince-Édouard jusqu’au sud-ouest de l’île de Terre-Neuve. Dans l’est du Québec, les Îles-de-la-Madeleine ont été aussi touchées, mais dans une moindre mesure, par le passage de Fiona.

Dans les provinces de l’Atlantique, l’électricité a été coupée, des dizaines de maisons ont été rasées et les opérations de nettoyage devraient prendre des mois, voire des années. La tempête record a aussi fait deux morts: une femme de 73 ans de Port aux Basques, sur l’île de Terre-Neuve, et un homme de 81 ans de Lower Prospect, en Nouvelle-Écosse.

«Le gouvernement fédéral est ici en tant que partenaire, a déclaré mardi M. Trudeau aux journalistes à Stanley Bridge. Nous travaillions déjà avant la tempête pour nous préparer au pire, et le pire est arrivé. Mais en même temps, nous avons entendu d’incroyables histoires de résilience.»

Plus de 180 000 foyers et entreprises du Canada atlantique étaient toujours sans électricité mardi en fin d’après-midi, dont plus de 122 000 en Nouvelle-Écosse et environ 61 000 à l’Île-du-Prince-Édouard.

Lorsqu’on lui a demandé s’il était temps pour Ottawa d’investir davantage dans l’enfouissement des lignes électriques aériennes, M. Trudeau a déclaré qu’il y avait des leçons à tirer de ce qui s’est passé au Canada atlantique et dans l’est du Québec.

«Nous cherchons des moyens de construire des infrastructures plus résilientes, a-t-il dit. La réalité est que les événements météorologiques extrêmes vont devenir plus intenses au cours des prochaines années parce que notre climat change. C’est pourquoi nous devons nous assurer de nous y adapter.»

L’Agence spatiale canadienne a publié mardi sur son fil Twitter deux photos satellites très révélatrices des dommages à l’Île-du-Prince-Édouard: l’une prise le 21 août, l’autre le 25 septembre, un jour après que Fiona a frappé l’île avec des vents de force ouragan dépassant 140 km/h. 

La saison des récoltes 

Le premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, a aussi évoqué les dommages économiques causés au secteur agricole, qui a fait état de pertes énormes chez les producteurs de pommes de terre, de soja, de pommes et de maïs fourrager.

De plus, le premier ministre King a déclaré que de nombreuses fermes laitières, des bateaux de pêche et des entrepôts de patates avaient été endommagés ou détruits. Et il a cité les dégâts considérables signalés par les producteurs de moules et d’huîtres.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement provincial avait annoncé un programme de subventions aux salaires, et M. King a déclaré qu’il avait demandé à M. Trudeau plus de soutien financier d’Ottawa.

M. Trudeau a indiqué de son côté qu’«au niveau de l’agriculture, que ce soit les patates, le maïs ou d’autres, il y a de grands défis, et on va être là pour appuyer».

À Ottawa, la ministre de la Défense Anita Anand a confirmé qu’environ 300 militaires participaient maintenant aux efforts de rétablissement en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve.

La ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a déclaré que 13 communautés autochtones avaient été touchées par la tempête et que les autorités locales se démenaient maintenant pour s’assurer qu’elles avaient suffisamment de nourriture et de carburant. 

«Ils se concentrent également sur la récupération de leurs fournitures de pêche et de leurs bateaux, en particulier, ce qui constitue leurs moyens de subsistance», a déclaré Mme Hajdu.

Pannes d’électricité

À Halifax, la plus grande ville de la région, plus de 24 000 clients passaient leur quatrième jour sans électricité, mardi. Le bruit strident des tronçonneuses le jour laisse place durant la nuit au bourdonnement sourd des génératrices.

Le service public d’électricité de la Nouvelle-Écosse a indiqué mardi que 1300 monteurs de ligne et autres travailleurs étaient déployés sur le terrain, soit la plus grande mobilisation de l’entreprise de toute son histoire. Ce déploiement comprend aussi des renforts venus du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec, de l’Ontario et de la Nouvelle-Angleterre.

De plus, la société a déclaré que les militaires donnaient un coup de main en enlevant les arbres et les branchages, en livrant des fournitures et en assurant la sécurité des camions et de l’équipement.

Au plus fort de la tempête, 415 000 foyers et entreprises de la Nouvelle-Écosse étaient privés d’électricité, dont 210 000 dans la région de Halifax et 65 000 au Cap-Breton.

Les écoles et les bureaux du gouvernement sont restés fermés mardi dans toute l’Île-du-Prince-Édouard et une bonne partie de la Nouvelle-Écosse. Le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard a déjà annoncé que les écoles publiques resteraient fermées au moins jusqu’à lundi prochain.