Grève à Revenu Canada: le syndicat affirme avoir reçu une offre moindre

MONTRÉAL — Offusqué, le Syndicat des employés de l’impôt, en grève, affirme avoir reçu de l’Agence du revenu du Canada une offre moindre que celle qui a été présentée aux 120 000 autres membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada qui négociaient avec le Conseil du trésor.

Le Syndicat des employés de l’impôt est aussi affilié à l’AFPC. Ses membres sont encore en grève, contrairement aux quatre autres groupes de l’Alliance, qui ont conclu une entente de principe quant au renouvellement de leurs conventions collectives, dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Il représente 35 000 membres.

Au cours d’une conférence de presse mercredi à Ottawa, le président national du Syndicat des employés de l’impôt, Marc Brière, a affirmé que ses membres étaient «insultés» et qu’ils avaient interprété cette offre comme une gifle en plein visage.

«Se faire traiter de cette façon-là, avec le manque de respect, ça n’a aucun bon sens. Je peux vous dire que nos membres sont insultés, sont tannés. Je vous dirais même qu’ils sont écoeurés d’attendre. Ils ont assez attendu. Et là, c’est le temps que ça cesse. Aujourd’hui, il faut que l’Agence du revenu nous donne un contrat équitable, un contrat que nos membres méritent pour le travail qu’ils font et qu’ils ont fait pendant la pandémie», a tonné Marc Brière.

À ses côtés, le président national de l’AFPC, Chris Aylward, a prévenu que si les membres de son syndicat affilié ne reçoivent pas une meilleure offre sur la table bientôt, ils iront manifester au congrès du Parti libéral du Canada.

«Si ça n’arrive pas, on verra demain, on ira faire un tour, payer une visite au Parti libéral du Canada pour son congrès national qui aura lieu demain à Ottawa», a prévenu M. Brière. 

Si la grève dure encore, il appréhende un important arriéré dans les dossiers qui n’auront pas été traités.

Invitée à commenter, la Direction générale des affaires publiques de l’Agence du revenu du Canada n’a pas confirmé que l’offre de l’ARC était inférieure à celle que le Conseil du trésor a présentée aux autres membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada. Mais elle ne l’a pas infirmé non plus.

«Nous sommes à la table des négociations avec le syndicat et nous travaillons sans relâche pour parvenir à un accord qui soit juste pour les employés et raisonnable pour les contribuables», a-t-elle répondu.

Les groupes de l’AFPC concernés par l’entente de principe qui est intervenue avec le Conseil du trésor devront se prononcer sur celle-ci au cours des prochains jours.

Sur un autre plan, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui représente des petites et moyennes entreprises, a carrément demandé l’adoption d’une loi spéciale pour mettre fin à la grève à l’Agence du revenu du Canada.  

«Les propriétaires de PME s’inquiètent non seulement de la difficulté d’accès aux services et des dates limites à respecter, mais aussi du coût des ententes salariales de la fonction publique», a affirmé la fédération patronale, dans un communiqué.