Construction et recours au téléphone des travailleurs: le comité n’a pu s’entendre

MONTRÉAL — Le comité bipartite qui devait régler le différend sur le recours aux applications mobiles sur le téléphone personnel des travailleurs dans l’industrie de la construction n’a pas réussi à s’entendre et à produire son rapport comme prévu.

Le dossier a donc été référé à l’arbitrage et il devrait être entendu d’ici la fin de l’année, ont confirmé mardi l’Association de la construction du Québec — une partie patronale de l’industrie — et une partie syndicale.

Cette question du recours aux applications mobiles sur le téléphone portable personnel des travailleurs avait été l’un des principaux enjeux de la négociation des conventions collectives dans l’industrie de la construction en 2021. De telles applications permettent d’enregistrer les heures de travail et les heures supplémentaires réalisées par un travailleur, sur son propre téléphone portable.

Ce sont les employeurs qui tenaient particulièrement à ce recours aux applications mobiles, qui leur permettent d’économiser temps, personnel et formulaires papier.

Les syndicats, de leur côté, craignaient pour la protection des renseignements personnels de leurs membres, puisque les employeurs avaient ainsi accès au téléphone portable personnel de leurs employés.

Après des mois de négociations, la grève avait été évitée de justesse et les parties étaient parvenues à conclure des ententes de principe, à la fin de mai 2021. Les conventions collectives concernent quelque 185 000 travailleurs.

Toutefois, comme les parties ne s’entendaient toujours pas sur les paramètres encadrant le recours à ces applications mobiles sur le téléphone personnel des travailleurs, elles avaient convenu de référer le différend à un comité paritaire.

Ce comité s’était réuni en 2021 et devait produire son rapport d’ici le 31 mars 2022. Or, les parties n’ont pas réussi à s’entendre et n’ont donc pas produit de rapport.

Le dossier a finalement été référé à un arbitre, qui devra se pencher sur le dossier d’ici la fin de l’année.