Bernard Drainville veut améliorer la maîtrise du français chez les élèves

QUÉBEC — Pour améliorer la maîtrise du français chez les élèves du primaire et du secondaire, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, propose notamment des exercices d’écriture au quotidien.

Le taux de réussite à l’examen écrit en secondaire 5 est passé de 79 % en 2019 à 69 % en 2022. Seulement 48 % des élèves ont obtenu la note de passage au critère concernant les règles de grammaire et l’orthographe.

Cette «dégringolade» ne peut se poursuivre, a déclaré M. Drainville en conférence de presse à Québec, lundi.

Il a dévoilé les «orientations» qu’il donnera à un groupe d’experts chargé de réviser les programmes de français d’ici 2025. Il lui demandera entre autres de se prononcer sur les bienfaits pour les enfants des exercices d’écriture quotidiens. 

Le ministre souhaite également que les enseignants de toutes les matières portent attention aux fautes de français qui sont commises dans les travaux et examens, et qu’ils offrent aux élèves une rétroaction sur la qualité de leur français.

Il a donné l’exemple d’une prof d’histoire qui pourrait décider de ne pas corriger une copie remplie de fautes d’orthographe. 

Le ministère de l’Éducation identifiera les erreurs les plus fréquentes faites par les élèves aux épreuves de français, et partagera ce portrait avec les enseignants, afin de leur permettre de mieux cibler les actions à mettre en œuvre.

M. Drainville a par ailleurs promis d’ajouter dans les écoles des conseillers pédagogiques en français qui viendront notamment «soutenir et accompagner» les profs qui enseignent d’autres matières.

En ce moment, Québec peine toutefois à trouver assez d’enseignants qualifiés pour enseigner dans les classes. «C’est un immense défi», reconnaît Bernard Drainville.

Il a également indiqué vouloir intégrer davantage la culture québécoise dans l’enseignement du français.

«On ne peut pas se permettre de regarder les résultats dégringoler. (…) Il faut un redressement. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte», a résumé le ministre.

«Il faut que les profs de français soient accompagnés davantage. Il faut qu’on les aide et qu’on aide également tous les autres profs, parce que ça doit devenir l’affaire de toute l’équipe-école, la qualité du français à l’école», a-t-il ajouté.

La suite dans les prochains mois

Pour la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), il s’agit là d’une série d’«intentions» et d’«orientations».

«Nous verrons donc la suite des choses au cours des prochains mois. (…) Nous souhaitons faire partie de la discussion à toutes les étapes du processus», a réagi par communiqué le président de la CSQ, Éric Gingras.

«C’est toute la société qui doit se mobiliser pour la protection et la pérennité du français», a-t-il renchéri.

La porte-parole de Québec solidaire (QS) en éducation, Ruba Ghazal, a également salué la volonté du ministre de revoir les programmes en français.

«Malgré ces bonnes intentions, le ministre ne doit pas oublier que si on veut améliorer l’enseignement du français dans nos classes, il faut agir contre la pénurie de personnel dans le réseau», a-t-elle déclaré.