Vincent Vallières se renouvelle par les racines

CHANSON. Vincent Vallières vit le moment présent et savoure chaque jour où il peut pratiquer son métier. On verra combien de temps cela va durer, mais pour l’instant, c’est Le temps des vivants, le temps du plaisir brut, sur l’album et sur la scène.

Le «gars qui fesse fort» avec ses cheveux longs bien fendus dans le milieu a vieilli de 20 ans. Entre temps, il a sillonné le Québec, gagné ses fidèles un à un et s’est même offert une chanson immortelle en chemin…

«Mon parcours… je pense souvent à ça. Est-ce qu’il y a quelque chose que j’aurais pu faire autrement? Probablement plein de choses, mais en même temps, toutes les étapes qui nous amènent à nous forger comme artiste et comme personne sont nécessaires», estime-t-il.

Sur le nouvel album, qui est disponible depuis le 17 mars, la chanson À hauteur d’homme sonne à la fois comme un bilan de jeunesse et une projection vers l’idéal que l’auteur poursuit. Est-il satisfait de l’homme qu’il est devenu à l’aube de la quarantaine?

«À plusieurs égards, oui. Je suis content de mon métier. Que ce soit au début ou dans les années fastes d’On va s’aimer encore, j’ai toujours fait le chemin de l’artisan. Si je continue, c’est que je tiens encore à m’améliorer», assure l’auteur-compositeur-interprète.

«À 20 ans, j’aspirais plus au succès qu’aujourd’hui. Sur mon premier disque, j’ai eu deux succès qui m’ont permis de tout apprendre: les premières parties, les tournées, les plateaux de télé», se remémore l’auteur de Ti-Guy qui se détruit.

Le temps du renouveau

Alors qu’on attendait des nouvelles du processus d’écriture, des échos nous sont parvenus que la tâche s’avérait plus complexe pour ce septième album… «Ça n’a pas nécessairement été plus ardu, mais j’avais un peu de difficulté à trouver comment dire les choses, alors j’ai appelé Philippe B et mes autres collaborateurs. Mon problème, ce n’est pas de commencer une chanson, c’est de savoir quand elle est terminée», explique le Magogois.

C’est finalement dans ses racines qu’il a puisé l’inspiration des 11 pièces qui forment Le temps des vivants. Tous ceux qui ont suivi l’évolution musicale de Vallières vont retrouver un son familier. Un son brut, pas trop poli, avec quelques digressions qui donnent une touche de spontanéité à la démarche.

«C’est l’aspect dont je suis le plus content de la production. Le côté plus raw qui grafigne un peu, moins «produit» que les précédents. C’était le fun de faire ces albums-là, mais j’avais envie de retourner à l’essence de l’affaire. Le plaisir brut, décrit Vallières. Quand j’ai sorti l’extrait Bad Luck, les gens l’ont ressenti, je pense.»

Sur scène sans Gasse

Sur scène, dans cette toute nouvelle tournée dont Waterloo sera le quatrième arrêt (à guichet fermé), le nouveau groupe laisse beaucoup d’espace à la spontanéité. Il faut aussi donner le temps aux musiciens de s’apprivoiser, car le chanteur s’est entouré de nouveaux camarades.

Il a dû faire son deuil de son vieux complice Michel-Olivier Gasse qui prend la route de son bord avec son duo Saratoga. «C’est un mélange de renouveau et en même temps je me sens un peu déstabilisé. C’est émotif aussi quand t’es habitué de te tourner et qu’à ta droite t’as toujours eu ton vieux chum de secondaire 1…»

Heureusement, il y a encore André Papanicolaou qui demeure en poste. Lui qui accompagne Vallières depuis une dizaine d’années. «Il fait le pont entre les anciens et les nouveaux. Les techniciens aussi sont là depuis longtemps. J’ai aussi la chance d’avoir Amélie Mandeville qui fait les chœurs sur l’album et qui fait la tournée», précise Vallières.