Vincent Vallières a trouvé le parfait équilibre

CHANSON. En choisissant de s’établir à Magog et en s’impliquant dans la communauté, Vincent Vallières a prouvé qu’il était possible de conjuguer la vie familiale et professionnelle et d’y réussir dans les deux cas.

Alors que l’industrie du spectacle a l’habitude d’aspirer ses vedettes vers la Métropole, Vallières s’est toujours fait un devoir de garder ses racines dans son milieu d’origine en fondant une famille (conjointe et trois enfants) et en l’ancrant solidement en terre magogoise. «Le milieu de vie était important pour moi. D’ailleurs, il y a de plus en plus de chanteurs ou de comédiens qui délaissent la région de Montréal pour revenir s’établir en Estrie ou ailleurs. Et aujourd’hui, avec la technologie, on peut faire plus de travail à distance», tempère-t-il.

Quelques mois après avoir lancé son 7e album, «Le temps des vivants», Vincent Vallières continue de se maintenir parmi les valeurs sûres de la chanson québécoise.

Et au prochain gala de l’Adisq, le 29 octobre, il sera finaliste dans deux catégories, soit celle de l’album pop de l’année et celle de l’interprète masculin. «Ces nominations sont toujours de belles récompenses. D’autant plus qu’il y a du gros calibre dans ces catégories», a-t-il laissé entendre, en faisant allusion aux autres finalistes.

Une guitare à l’adolescence

Pourtant, rien ne laissait présager que le Sherbrookois d’origine allait connaître une telle carrière et être toujours actif, à l’aube de la quarantaine. «Personne ne faisait de la musique dans ma famille, et mes parents étaient plus des sportifs que des artistes. À l’adolescence, ma mère m’a cependant acheté une guitare, mais elle m’a aussi incité à suivre des cours pour que je puisse profiter de ce nouvel instrument. C’est là que ma passion s’est développée peu à peu.»

Comme bien des musiciens en devenir, Vincent Vallières a poursuivi ses études tout en jouant au sein d’un groupe. «J’étais encore à l’université, en 1999, lorsque j’ai sorti mon premier album (Trente Arpents). Je n’ai jamais cessé de travailler par la suite et je me considère extrêmement privilégié de continuer à gagner ma vie dans ce milieu», a-t-il reconnu.

Une popularité qui explose

Considéré comme l’un des bons auteurs-compositeurs-interprètes du Québec, Vallières a vu sa popularité exploser en 2010, lors de la sortie de «On va s’aimer encore».

Depuis ce temps, d’autres succès populaires ont suivi et l’ont confirmé comme une valeur sûre de la chanson francophone. «J’ai eu la chance d’avoir quelques pièces qui ont tourné à la radio et que les gens connaissent bien. Lorsque je présente un spectacle, ça me permet d’alterner entre des chansons connues et les nouveautés d’un récent album.».

Amorcée au printemps 2017, la tournée «Le temps des vivants» devrait s’étirer au moins jusqu’à la fin de mai 2018.

À Magog, on pourra le voir sur la scène du Vieux Clocher les samedis 14 octobre et 11 novembre. Bien qu’il sera agréable pour lui de «chanter à la maison», il soutient que les spectacles hors région ont aussi leur cachet. «C’est toujours agréable de se produire près de chez soi et de retourner coucher à la maison. Mais, j’adore également partir en tournée avec mon équipe. Chaque région a son cachet et l’ambiance est souvent très différente d’un endroit à l’autre. Quand je m’en vais dans certains coins du Québec, je sais qu’il y a des gens qui me suivent pratiquement depuis mes débuts et que j’ai toujours hâte de revoir», explique-t-il.

Course à pied et hockey

Ayant grandi dans une famille adepte d’activité physique – ses parents font encore du ski de fond et du vélo – , Vincent Vallières a gardé cet ADN sportif dans sa vie d’adulte.

Au cours des dernières années, il a agi comme entraîneur adjoint dans les équipes de hockey de son fils Théo, et il joue de temps à autre au soccer avec des amis.

Mais, c’est véritablement la course à pied qui le nourrit depuis belle lurette et qui lui permet de maintenir une bonne santé, autant physique que mentale. «C’est un sport qui demande peu de frais et d’équipement, et qui peut être pratiqué durant les quatre saisons», rappelle-t-il.

«Quand je suis en tournée, j’ai toujours mes espadrilles avec moi et je profite des mes sorties en course pour visiter des quartiers que je ne verrais peut-être jamais. Ça donne l’occasion de visiter le Québec d’une manière différente.»

Depuis une dizaine d’années, il est également un participant assidu du Relais du lac Memphrémagog, une course à pied en équipe qui permet de récolter des fonds pour la Fondation Christian Vachon et la persévérance scolaire. «J’ai beaucoup d’admiration pour Chrisitian Vachon. Il apporte une aide concrète aux jeunes et il mène ses actions avec beaucoup de respect. Quand ça touche l’éducation, ça me rejoint tout de suite», lance celui dont l’équipe est toujours parmi les plus rapides du Relais.

Un citoyen comme les autres

Bien qu’il soit un visage connu et qu’on l’aborde régulièrement, Vincent Vallières soutient n’avoir jamais été incommodé par sa popularité. «Les gens sont très respectueux  (dans la région de Magog) et ça me fait toujours plaisir d’échanger avec eux. C’est vrai que je suis souvent reconnu, mais je suis loin d’être une vedette comme d’autres qui apparaissent régulièrement dans les journaux et magazines», fait-il valoir.

«Moi-même, lorsque je suis arrivé à Magog, je croisais Éric Lucas (l’ex-champion du monde de boxe) et j’étais tout impressionné. Aujourd’hui, je le côtoie de façon régulière et j’ai compris que nous sommes des citoyens comme tous les autres.