Une simulation réaliste pour prévenir le pire (photoreportage)

URGENCE. Les pompiers sont bien connus pour éteindre des feux, mais leurs tâches au quotidien vont bien au-delà de cette responsabilité. Pour être le mieux préparés possible à toute éventualité, ils reçoivent régulièrement des formations théoriques et pratiques, dont certaines frôlent parfois la réalité, comme ce fut le cas le 24 août dernier à Magog.

Une quinzaine de pompiers du Service de sécurité incendie de Magog étaient réunis sur le site de l’entreprise Linde pour y tenir une simulation d’une intervention en matière dangereuse. Concrètement, les pompiers devaient colmater une fuite d’un produit hautement toxique provenant d’un camion-citerne qui s’était renversé lors d’un accident de la route.

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Une mise en situation qui pourrait bien se produire dans la région, comme l’explique le capitaine Steve Lavoie. «Magog est située à la jonction de deux axes routiers principaux, soit les autoroutes 10 et 55. Plusieurs centaines de camions lourds provenant des États-Unis, de l’Ontario et d’ailleurs au Canada y circulent par année. Le risque qu’un accident du genre se produise est donc bien réel et c’est pourquoi il faut savoir comment réagir.»

Avant de stabiliser tout déversement de fuite de matières dangereuses, les intervenants doivent s’équiper pour éviter une exposition qui pourrait s’avérer mortelle. Il s’agit de vêtements de protection très différents de l’uniforme traditionnel du pompier. D’ailleurs, il existe différents niveaux de protection selon la dangerosité du produit en cause. Pour cette mise en situation, la protection maximum était de mise, rendant le travail plus exigeant pour les sapeurs, qui étaient accompagnés pour l’occasion d’un soleil de plomb.

«Lorsqu’il y a un risque de contamination, il est obligatoire d’établir des zones d’intervention qui sont délimitées par des rubans, explique pour sa part le lieutenant Daniel Comeau. Il y a la zone rouge qui est la zone immédiate de l’accident, la zone jaune qui sert à décontaminer le matériel et le personnel ainsi que la zone verte où on déploie le poste de commandement. On installe aussi des corridors d’entrée et de sortie.»

Avant de recevoir le feu vert pour franchir la zone rouge, les intervenants encapsulés ont également été évalués de près par un paramédic. Ce dernier s’est assuré de leur bon état physique pour réduire les risques de complications liées à leur santé. «Une fois dans la zone contaminée, les intervenants s’exposent à un grave danger, car ils sont en quelque sorte laissés à eux-mêmes, admet le chef aux opérations chez Ambulance de l’Estrie, Stéphane Jalbert, qui était présent lors de la simulation. Par exemple, si un d’entre eux fait un arrêt cardio-respiratoire, personne ne pourra lui procurer les premiers soins tant qu’il n’aura pas été décontaminé. On perd alors de précieuses secondes et les chances de survie sont beaucoup plus faibles. De là l’importante de s’assurer de leur bon état physique avant le début de l’opération.»

La dernière intervention en matière dangereuse à Magog est survenue au Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog, le 21 août 2013, lorsqu’un employé a fait une erreur dans la manipulation d’un acide servant à la stérilisation. Trois employés avaient été légèrement incommodés. Ce sont les pompiers qui se sont rendus sur place pour récupérer les 1200 grammes du produit en état solide, une opération qui s’était bien terminée.