Un cri du cœur pour une société inclusive

LOGEMENTS ADAPTÉS. L’équipe en déficience physique du Centre de santé et services sociaux de Memphrémagog (CSSSM) veut profiter de la Semaine québécoise des personnes handicapées pour lancer un cri du cœur aux propriétaires de logements quant aux besoins des personnes handicapées.

Par Charles-Antoine Rondeau

«On veut solliciter leur compréhension, car à Magog, il y a une problématique particulière au niveau des logements adaptés», souligne l’organisateur communautaire au CSSSM, Dany Gagné.

Présentement, une cinquantaine de personnes utilisant le service de l’équipe en déficience physique sont en attente d’un logement. L’équipe fait valoir qu’il s’agit habituellement d’un problème d’accessibilité, que ce soit au niveau de l’environnement ou du côté monétaire.

«Généralement, quelqu’un qui a une déficience physique reçoit une rente d’invalidité d’environ 1000 $ par mois. C’est donc certain qu’il débourse plus du quart de ses revenus pour son logement», de dire la gestionnaire du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées et des personnes atteintes de déficiences physiques au volet social, Josée Lévesque.

M. Gagné a un message clair pour les propriétaires de logements. «Parfois, certaines personnes ne veulent pas vivre dans un logement adapté de Han-Logement, mais bien dans un appartement régulier. Si les propriétaires adaptaient ne serait-ce qu’un minimum leurs appartements en mettant une rampe, ils pourraient louer à quelqu’un qui a un déficit physique léger», déclare-t-il.

Il ajoute que bien souvent, lorsque les locataires ayant une déficience physique finissent par trouver un endroit où s’établir, ils ne chercheront pas à partir. «Ce sont des locataires fidèles. Quand ils ont un logement adapté à leurs besoins, ils vont rester là longtemps, car ils se développent une vie sociale.»

Jusqu’à dix ans d’attente

Certaines des personnes sur la liste d’attente pour un logement adapté patientent depuis une dizaine d’années. Christian Quirion, qui est autonome au haut du corps, attend déjà depuis l’automne. Il reste présentement chez son frère. «On fait de notre mieux pour s’adapter à notre situation, mais c’est un souci d’autonomie. Présentement, je suis dépendant de ma famille», déplore-t-il.

«En attente d’un logement, il s’organise comme il le peut. Présentement, on cherche un logement abordable où le propriétaire va accepter de faire quelques petites adaptations», lance la travailleuse sociale de M. Quirion, Valérie Letarte.

Lorsque qu’il s’agit de déficiences physiques plus lourdes, les soins offerts au CSSSM ne sont parfois pas suffisants. Les personnes atteintes auraient besoin d’aller vivre dans des résidences où on offre des soins à temps plein. «Les seules ressources de ce genre aux alentours sont des résidences pour personnes âgées et elles sont très dispendieuses. De plus, se retrouver dans ces résidences à 40 ou 50 ans peut être très difficile», affirme Josée Lévesque.

Cette dernière ajoute que les propriétaires n’ont pas à avoir d’inquiétudes par rapport aux complications de santé de leurs locataires. «Il n’y a généralement pas de problèmes à avoir de ce côté. On offre un suivi santé et psychosocial aux gens que l’on suit, alors ils n’ont pas à hésiter à s’investir.»

Dany Gagné termine en soulignant l’effort constant de l’organisme Han-Logement, partenaire de l’équipe de déficience physique, qui construit des logements adaptés. «Une chance qu’ils sont là. Cependant, ils ne peuvent pas tout faire à eux seuls. Nous sommes persuadés que le secteur privé peut faire une différence et contribuer à leur mission», conclut-il.

La Semaine québécoise des personnes handicapées, qui se déroule cette année sous le thème «Ensemble, bâtissons une société inclusive», prend place du 1er au 7 juin. Pour de l’information supplémentaire, il est possible de rejoindre Dany Gagné au 819-843-2572, poste 2318.