Un appel aux chasseurs pour nourrir les gens d’ici

FAIM. Créé dans l’objectif de permettre aux familles dans le besoin d’accéder à de la viande de qualité, le projet Chasseurs généreux est encore peu connu. La Boucherie René et Richard, située à Sainte-Catherine-de-Hatley, est d’ailleurs la première entreprise de la région à y adhérer.

Le propriétaire de la boucherie, Yves Fortin, est particulièrement fier d’avoir obtenu l’accréditation pour ce programme d’aide aux plus démunis, ayant d’abord pris forme dans la région du Bas-Saint-Laurent. «Pour le moment, on est la seule boucherie accréditée des Cantons-de-l’Est. Cependant, l’objectif n’est pas d’en avoir qu’une seule par région, mais bien que tous les bouchers qui débitent du gros gibier soient accrédités, car le but est de nourrir les gens en difficulté», explique-t-il.

Réalisé en collaboration avec la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, ce programme est coordonné par les Banques alimentaires du Québec. Ici, c’est Moisson Estrie qui s’occupe de la redistribution. «La viande doit être débitée chez nous, car je dois m’assurer de la qualité du produit. C’est à la discrétion du chasseur de faire un don ou non», de soutenir M. Fortin.

Des chasseurs qui ne sauraient quoi faire de toute leur viande pourraient faire don de quelques kilogrammes de nourriture, par exemple. Des familles de chasseurs pourraient également donner un gibier au complet. Pour cette première année, Yves Fortin espère atteindre les 500 livres (227 kilogrammes) de dons. «On veut surtout du chevreuil ou de l’orignal à hacher, mais d’autres viandes sont également les bienvenues. Un paquet d’une livre de viande hachée peut facilement nourrir une famille de quatre personnes pour un repas de macaroni», observe le propriétaire.

C’est le père d’Yves Fortin, qui travaillait lui aussi dans le milieu de l’alimentation, qui lui a transmis cette valeur importante qu’est le partage. «Quand j’étais petit, à Noël, on recevait beaucoup de nourriture en cadeau et on allait en porter aux banques alimentaires. Mon père nous rappelait toujours que ce n’est pas tout le monde qui a la chance de manger. Dans la vie, tu ne peux pas que prendre, tu dois aussi donner», de conclure le principal intéressé.