Trimemphré: un événement victime de son succès?

Le Trimemphré n’a pas fait que des heureux le week-end dernier avec la présence de 2800 athlètes et la fermeture de quelques rues, perturbant ainsi commerçants qui cherchaient leurs clients et résidants confinés à leur domicile.

Renaud Légaré, de la Cantine du Lac, ne trouve pas normal d’avoir servi seulement cinq clients samedi dernier pendant une journée où il croyait brasser des affaires en or, plus particulièrement en ce début de vacances de la construction. «Je crois réellement en cet événement, mais on aurait dû écouter nos recommandations pour éviter de répéter ce problème. On devrait laisser entrer les automobilistes par la route 112 au lieu de la bloquer complètement, et ce, pour éviter que des commerçants comme moi perdent des milliers de dollars», déplore-t-il en promettant de faire des représentations d’ici les prochaines semaines pour tenter de corriger le tir.

Sylvain Cournoyer, du Liquor Store, n’a que des bons mots pour le Trimemphré qui attire beaucoup de visiteurs et qui remplit hôtels et restaurants. Cependant, il considère la fermeture complète de la route 112 comme un problème, plus particulièrement samedi après-midi. Selon lui, plusieurs commerçants du centre-ville ont aussi constaté une baisse d’achalandage. «Je n’ai servi qu’une centaine de clients samedi après-midi plutôt que 500 en d’autres temps», explique-t-il.

Doléances semblables du côté des syndicats des copropriétés de l’Émeraude sur le lac et de la Capitainerie de l’Émeraude, qui représente plus de 80 copropriétaires de condos et de quais sur la rue Cabana, à Magog. «Tous les copropriétaires, dont la majorité ont leur résidence à l’extérieur de Magog, verront leur condo ou leur quai rendu difficilement accessible pendant deux journées. En tant que propriétaires fonciers, nous payons des taxes municipales comme tous les autres propriétaires magogois et il est totalement inacceptable d’être pris en otage de cette manière», se plaignait Me Jean-Guillaume Shooner quelques jours avant l’événement.

La mairesse de Magog, Vicki May Hamm, a également observé plus de plaintes que d’habitude au cours des derniers jours. Elle croit cependant que les retombées économiques débordent largement les irritants qui, selon elle, doivent être tout de même résolus dès l’an prochain. «Il faut trouver une façon d’aider les gens tout en conservant notre créneau de ville sportive», résume-t-elle.

Son de cloche similaire du côté de Guy Roy, directeur général de la Régie de police Memphrémagog, qui a constaté un peu plus de grogne qu’à l’accoutumée, plus particulièrement dans les secteurs Southière, Lestage, Cabana, centre-ville et chemin Roy. Pour éviter les bouchons aux sorties 115 et 118, il propose d’améliorer la signalisation à l’extérieur du périmètre d’activités. «Il faudrait mieux informer les automobilistes sur les routes à emprunter avant qu’ils quittent l’autoroute», suggère-t-il.

En contrepartie, il souligne l’excellente collaboration des organisateurs sur la gestion de la circulation et sur le plan de la sécurité pendant l’événement.

M. Roy assure aussi à la population que tout a été prévu pour faciliter le déplacement des véhicules d’urgence en cas de problème, peu importe l’endroit en bordure du parcours.

Par ailleurs, Mme Hamm et M. Roy rappellent que les organisateurs doivent jongler avec des contraintes de Triathlon Canada pour aménager le parcours.