Train de passagers Sherbrooke-Montréal: Magog invitée à investir 1,5 million $

TRANSPORT. Le projet de train de passagers Montréal-Sherbrooke vient de franchir une nouvelle étape significative avec le dépôt d’une étude portant sur les coûts de réalisation et le mode de financement. Sur les 7,8 millions $ demandés aux neuf municipalités concernées, 1,5 M$ pourraient provenir des contribuables magogois.

Par Claude Hébert et Dany Jacques

La Fondation Train-Hôtel, présidée par l’homme d’affaires François Rebello, estime que des investissements de 91 M$ seront nécessaires pour implanter un train de passagers entre Montréal et Sherbrooke avec des arrêts à Saint-Jean-sur-Richelieu, Farnham, Bromont et Magog.

Le promoteur fait actuellement campagne afin d’obtenir l’appui financier de la compagnie ferroviaire Central Maine & Québec – propriétaire des 160 km de voie ferrée reliant Montréal et Sherbrooke – du gouvernement fédéral, du gouvernement provincial et des neuf Municipalités concernées par le projet.

M. Rebello sollicite les Municipalités à hauteur de 7,8 M$ (17 % de la part publique). La contribution des cinq municipalités desservies par une gare pourrait varier de 464 957 $ à 3 177 205 $ et celle des quatre municipalités desservies par une navette entre 38 746 $ et 116 239 $ (voir tableau ci-joint). La facture serait payable sur dix ans.

Le promoteur espère que l’appui des Municipalités aura un effet de levier et permettra d’obtenir le soutien des gouvernements supérieurs. Ottawa sera sollicitée pour une contribution de 22,8 M$ (50 % de la part publique) et Québec pour une contribution de 15 M$ (33 % de la part publique).

Selon le scénario élaboré par la Fondation Train-Hôtel, l’opérateur du train pourrait investir 23,9 M$ (coûts de démarrage et du matériel roulant) et la compagnie ferroviaire 23,5 M$ (amélioration de la voie ferrée).

Selon les projections du promoteur, chacun des partenaires bénéficiera d’un retour sur son investissement. On parle d’un rendement annuel estimé de l’ordre de 18 % pour Saint-Jean-sur-Richelieu et de l’ordre de 10 % ou 11 % pour les huit autres Municipalités concernées par le projet.

Farnham, la première à s’engager

Les élus municipaux de la région étaient conviés à Bromont, mardi (22 août), pour une rencontre d’information sur le projet de train de passagers. Le scénario de financement du projet devait alors leur être présenté.

Les maires de Brome-Missisquoi ont par ailleurs discuté du dossier à leur assemblée mensuelle du 15 août dernier. Ces derniers s’entendent pour dire que le projet actuellement sur la table ne peut qu’avoir des retombées positives pour l’économie de la région tout en contribuant à désengorger le réseau routier et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

«Le timing est là. Si on rate le bateau, l’occasion ne se représentera peut-être pas avant une quarantaine d’années», indique le maire de Sutton, Louis Dandenault.

La Ville de Farnham a déjà pris les devants et adopté une résolution d’appui au projet par laquelle elle s’engage à verser les 464 957 $ (46 496 $ par année pendant une décennie) demandés par la Fondation Train-Hôtel.

«Farnham a été la première Municipalité approchée par François Rebello et la première à prendre un engagement ferme. La rencontre entre les deux parties a eu lieu le 26 juin dernier», signale le directeur général de Farnham, François Giasson.

Le promoteur a évoqué la possibilité de quatre trajets aller-retour par jour entre Montréal et Sherbrooke, en plus d’un aller simple de Farnham à Montréal le matin et d’un aller simple de Montréal à Farnham le soir.

«Ce projet va donner un coup de pouce au développement économique et touristique de la région. On en parle depuis longtemps, mais le temps est venu de passer à l’action et de tout mettre en œuvre pour qu’il se réalise», indique le maire de Farnham, Josef Hüsler.

Ce dernier estime que le projet de train de passagers est bien reçu par le milieu municipal. Voilà pourquoi il se dit «optimiste» pour la suite des choses.

«J’ai bon espoir que les Municipalités de la région vont emboîter le pas à Farnham et accepter de faire leur part», ajoute-t-il.

 

Participation financière des Municipalités

Villes                   Gare/navette             Investissement total      Paiement annuel

Saint-Jean           gare                         1 239 885 $                    123 988 $

Brigham               navette                          38 746 $                        3 875 $

Farnham              gare                             464 957 $                      46 496 $

Cowansville         navette                           77 493 $                        7 749 $

Sutton                  navette                           77 493 $                        7 749 $

Bromont               gare                          1 007 406 $                    100 741 $

Lac-Brome           navette                         116 239 $                      11 624 $

Magog                  gare                          1 549 856 $                    154 986 $

Sherbrooke           gare                          3 177 205 $                    317 720 $

Total                      * * *                           7 749 280 $                         * * *

 

Un gain de 480 emplois, selon le promoteur Rebello

Par Dany Jacques

ÉCONOMIE. Les cinq allers-retours du train de passagers entre Montréal et Sherbrooke créeront 480 emplois, selon le promoteur François Rebello.

Il assure qu’il s’agit d’un gain réaliste et conservateur généré grâce à l’économie de temps épargné en transport. «La productivité sera accrue, faisant ainsi améliorer l’économie en général, et ce, grâce à l’arrivée du train», dit-il.

M. Rebello vise le passage quotidien de onze trains sur presque l’ensemble des villes concernées, incluant Magog. Un grand total de 1600 passagers embarqueraient à bord chaque jour.

Le promoteur espère que les Municipalités invitées à contribuer financièrement suivront les élus du conseil de Farnham, qui sont les premiers dans la région à s’engager officiellement par voie de résolution (voir autre texte). «La contribution des villes ne représente pas la plus importante part du financement (8 M$ sur 91 M$), mais l’engagement des élus municipaux nous aidera à obtenir du financement à Québec et Ottawa», assure-t-il.

Pour convaincre les élus, il indique qu’un retour sur l’investissement d’environ 10 % permettra de rentabiliser le financement du départ en dix ans.

Le paiement annuel de la Ville de Magog est estimé à environ 150 000 $ par année, pour un financement total de 1,5 M$.

Les coûts d’une possible gare ne figurent pas dans ces chiffres.

Le promoteur François Rebello doit bientôt rencontrer les élus magogois pour discuter de leur engagement possible.