Stationnement de nuit: zéro payant pour la police de Magog

Contrairement à la croyance populaire, le règlement interdisant le stationnement de nuit durant l’hiver n’est pas une vache à lait pour la Régie de police de Memphrémagog. Le directeur Guy Roy soutient même que chaque constat émis coûte plus cher en frais d’administration à son service qu’il ne rapporte.

La même histoire se répète année après année alors que l’annonce de l’entrée en vigueur du règlement, à partir du 1er novembre, suscite son lot de réactions dans la population (cliquez ici pour en lire quelques-unes). Plusieurs citoyens déplorent le fait que l’interdiction est effective même si aucune trace de neige ne se trouve au sol. Plusieurs voient en ce paradoxe une simple façon pour la police de garnir ses coffres, ce que défend totalement le directeur Roy.

«Si je calcule les frais administratifs et tout le temps payé en salaire du moment où le policier émet le constat jusqu’au moment où le citoyen le paye, ça me coûte environ 90 $ par constat alors que l’amende est de 84 $. De dire que c’est payant pour nous, c’est carrément faux», mentionne-t-il.

Guy Roy rappelle qu’une période de tolérance est exigée de la part de tous les policiers par l’émission de simples avertissements. Entre 400 et 600 ont été donnés en 2015 comparativement à une centaine de «tickets» pour le stationnement interdit. Ces constats ont été livrés à partir du mois de décembre. «On est de bonne foi, mais souvent, les gens comprennent seulement lorsqu’ils doivent sortir de l’argent de leurs poches, observe-t-il. On peut émettre jusqu’à trois avertissements pour le même véhicule, mais quand c’est une amende, on ne le revoit plus dans la rue de l’hiver. C’est malheureux, mais c’est la réalité. On vit la même chose avec les portières non verrouillées.»

Une période de transition est nécessaire

Le chef de la RPM est loin d’être convaincu que le meilleur compromis serait d’attendre à la première tempête de neige pour appliquer l’interdiction. Selon lui, une période de transition est nécessaire pour s’assurer du bon déroulement des premières opérations de déneigement. «Il faut que les automobilistes s’habituent à ce changement, sans quoi, la première tempête sera problématique. Les gens vont oublier pour toute sorte de raison et à ce moment, ce n’est pas un ticket qu’ils recevront, mais bien une visite au remorqueur, car on n’aura pas le choix de faire déplacer leur véhicule pour que le déneigement puisse se faire», prévient le gestionnaire.

Dans un monde idéal, Guy Roy imiterait Montréal par l’installation de panneaux de signalisation informant à l’avance les automobilistes d’une opération de déneigement. Un règlement avec des dates fixes ne serait donc plus nécessaire. Mais il sait que ce scénario a un coût. «Ça prend des effectifs pour installer des panneaux et les enlever et je ne crois pas que Magog a les moyens de le faire. Certaines villes, comme Drummondville, misent sur des alertes par texto ou sur Internet pour aviser les citoyens à l’avance. Mais je suis loin d’être convaincu que c’est la bonne façon, car ce n’est pas tout le monde qui a accès à Internet», conclut-il.