Stanstead fait la vie dure au décrochage scolaire

ÉTUDES. Grâce au travail de l’organisme «Phelps Aide Phelps Helps» et au soutien de toute une communauté, le décrochage scolaire est en perte de vitesse à Stanstead. Dorénavant, il faudra plutôt parler de persévérance scolaire.

Fondé il y a cinq ans, «Phelps Aide Phelps Helps» vient d’adopter une vitesse de croisière importante.

En plus d’aménager dans un nouveau local permanent au coin de la rue Dufferin et du Boulevard Notre-Dame – offert gracieusement pendant cinq ans par les gens d’affaires Eva Juul et Gabriel Safdie – , l’organisme offre maintenant cinq programmes aux élèves du primaire et du secondaire.

Les deux derniers en lice: le programme de soutien aux diplômés (qui aide les élèves à accéder à des études supérieures) et le programme Phelps en français, qui ont bénéficié au cours des derniers jours d’un support de 83 522 $ du Fonds d’innovation pour la communauté, en provenance du gouvernement du Canada.

Le gouvernement du Québec, via les programmes Soutien à des organismes et Soutien à des partenaires en éducation, a aussi ajouté une somme de 20 000 $ en soutien général pour l’année scolaire 2016-2017.

«À la base, il y avait plus d’anglophones qui avaient recours à nos services. Avec l’ajout du programme Phelps en français, il sera plus facile de travailler avec les jeunes francophones qui vont à l’école primaire Jardin-des-Frontières ou encore à l’école secondaire de La Ruche», explique la gestionnaire des opérations de «Phelps Aide Phelps Helps», Clea Corman.

Tuteurs d’expérience et services gratuits

Outre le support du gouvernement, l’organisme de Stanstead est financé par une vingtaine de commanditaires locaux et régionaux, ce qui lui permet d’offrir gratuitement tous ses services.

Au cours de la dernière année, ce sont 75 jeunes du primaire et du secondaire qui étaient inscrits à l’un ou l’autre des programmes, que ce soit l’aide aux devoirs, l’apprentissage pratique (par le jeu ou les ateliers) ou le tutorat.

La concertation aidant, l’organisme de Stanstead peut compter sur 25 à 30 tuteurs bénévoles, dont plusieurs enseignants du Collège de Stanstead, pour encadrer leurs jeunes participants. «Pour le primaire, on se rend même directement à l’école pour l’aide aux devoirs. Pour le secondaire ou le postsecondaire, les jeunes peuvent venir directement à nos locaux (272, rue Dufferin) dans le jour ou en soirée», précise Clea Corman.

Pour information sur l’organisme: www.phelpshelps.ca

Une mission qui séduit Christian Vachon

Candidat au décrochage scolaire durant sa jeunesse, Christian Vachon se réjouit de pouvoir soutenir un organisme comme «Phelps Aide Phelps Helps» par le biais de sa fondation.

Pour la deuxième année, la Fondation Christian Vachon est l’un des partenaires commanditaires de l’organisme de Stanstead, une association qui prend tout son sens aux yeux du principal intéressé. «J’ai réalisé plusieurs choses au cours des dernières années, comme lancer une fondation et occuper des métiers de pompier et de paramédic. Mais, à mes yeux, mon diplôme d’études secondaires a été la chose la plus difficile à obtenir», a-t-il avoué avec émotion.

«J’ai réussi à compléter mes études après avoir développé une passion pour la course à pied, et parce que j’ai été supporté par des gens qui étaient eux-mêmes passionnés par leur travail. Voilà pourquoi on n’hésite pas à aider des programmes qui touchent à des besoins particuliers», a-t-il ajouté.

Coordonnatrice du projet PRÉE ( Partenaires pour la réussite éducative en Estrie), Josiane Bergeron a rappelé l’importance d’obtenir un diplôme d’études secondaires si on veut avoir accès à des conditions de travail plus décentes, tout en mentionnant que le taux de diplomation des jeunes de Stanstead était passé de 51 à 67 % en l’espace de quelques années seulement.  «Un premier diplôme est l’outil ultime pour contrer les inégalités sociales», a-t-elle fait valoir.