Postes Canada: le courrier local passera par Montréal

Une lettre postée de Magog à destination de Magog passera dorénavant par Montréal avant d’être livrée à bon port.

L’abolition de la moitié des boîtes aux lettres de Postes Canada à Magog, une décision effective depuis le 10 mai, fait disparaître le tri du courrier local à Magog. Toutes les enveloppes, peu importe leur destination, seront déposées dans la même boîte et prendront la direction de Montréal.

La direction de Postes Canada assure que les délais de livraison respecteront les standards de la compagnie, soit du courrier livré dans un maximum de 48 heures, ne bouleversant donc pas vraiment les habitudes de la clientèle, selon elle. Le syndicat ne partage pas cet avis, disant plutôt qu’une lettre postée de Magog pour Magog prendra deux jours plutôt qu’un seul.

Anick Losier, directrice des relations avec les médias chez Postes Canada, prévient qu’il s’agit d’un premier geste parmi d’autres à venir pour maintenir un service qu’elle juge essentiel (colis, revues, commandes en ligne) malgré une baisse importante du volume du courrier partout au pays. «Notre objectif consiste à assurer le service postal à long terme. Ça ne fait que commencer, car ce sont les contribuables qui écoperont en bout de ligne si on ne bouge pas, parce que nous sommes une société d’État», résume-t-elle.

Chiffres à l’appui, Mme Losier rappelle qu’il s’est posté un milliard de lettres en moins au Canada depuis 2006 et 250 millions de moins en 2012 seulement.

Les options sur la table pour assurer la viabilité de Postes Canada sont, notamment, l’élimination complète de la livraison à domicile, la livraison aux deux ou trois jours, l’augmentation des tarifs, un gel de salaire ou l’augmentation des délais de livraison.

Le président de la section locale du Syndicat des travailleurs de Postes Canada, Pierre Avard, digère mal la décision de son employeur. «La livraison du courrier de Sherbrooke, Magog et Asbestos est touchée, suivront probablement Windsor et Coaticook. On détériore le service postal sous le couvert de la rentabilité», s’indigne-t-il.

M. Avard réfute les arguments de Postes Canada, une société qui, selon lui, brandit haut et fort la réduction du volume du courrier pour motiver son exercice de rationalisation. «Nos facteurs ne constatent même pas la diminution du courrier dans leur sac», riposte-t-il.

Une trentaine de facteurs travaillent actuellement dans les secteurs urbains et ruraux de la vaste région de Magog. S’ajoutent moins de dix personnes au tri et au comptoir œuvrant au bureau de poste de la rue Principale Est, à Magog. Aucun poste n’est aboli.