Policiers à vélo de la Régie de police de Memphrémagog: un travail qui n’est pas de tout repos

Si la majorité des gens sont capable de pédaler, ils ne feraient pas long feu au sein de la patrouille à vélo de la Régie de police de Memphrémagog. Une excellente condition physique, combinée à des compétences insoupçonnées, prouvent que ce travail est loin d’être seulement une partie de plaisir.

Nicolas Marcoux est bien placé pour en parler alors qu’il entamera sa 11e saison estivale sur deux roues. Il se souvient qu’à ses débuts, lui et ses collègues étaient souvent la cible de moqueries. Il faut dire que leur uniforme estival, avec bermuda et casque de protection, détonne de l’image typique d’un agent de la paix.

«Au début, ça arrivait souvent qu’on faisait rire de nous. Les gens pensaient qu’on était là quasiment en punition. Ils ont vite compris, à force de nous voir travailler, qu’on n’était pas là pour serrer des mains et donner des suçons.»

Avec des quarts de travail qui durent entre dix et douze heures, se terminant parfois jusqu’à la fermeture des bars, les patrouilleurs à vélo ont des journées bien occupées. Leur secteur de patrouille se situe principalement au centre-ville où ils sillonnent les plages, les pistes cyclables et la rue Principale. Leur avantage principal est de se rendre là où l’accès est impossible pour les autopatrouilles. Ils sont aussi plus furtifs, facilitant l’effet-surprise sur ceux qui commettent des mauvais coups. «Quand on a commencé la patrouille à vélo, le parc des Braves était reconnu comme un endroit où il se vendait de la drogue, se souvient l’agent Marcoux. Il y a avait pas mal de malfaisants qui s’y tenaient. Avec nos vélos, on a réussi à en prendre plusieurs sur le fait et de les arrêter. Ç’a permis de changer complètement le visage de ce parc.»

Mais le volet répressif demeure minime dans les tâches quotidiennes de ces cyclistes en uniforme. Leur travail se veut surtout communautaire, c’est-à-dire de répondre aux questions des gens et de veiller à leur sécurité. Les policiers s’assurent aussi du respect des règlements municipaux en vigueur, qui ne sont pas toujours connus par les touristes. «Dans un été, on donne environ 1000 avertissements pour 200 contraventions. Ceux qui disent qu’on donne juste des tickets, ce n’est pas vrai. Des fois, on n’a pas le choix, mais généralement, on est très patient et tolérant.»

Une formation

Pour être en mesure de faire face à toutes les situations possibles, les policiers à vélo suivent une formation technique de trois jours. Ils apprennent notamment à négocier des virages serrés, à freiner brusquement, à esquiver des obstacles et à rester immobiles sans mettre un pied au sol. On leur enseigne aussi des techniques plus physiques dans lesquels leur vélo va même jusqu’à servir d’arme. «Je me souviens d’un vol qualifié qui s’est déroulé sous nos yeux. Une personne s’était fait voler de l’argent à la pointe Merry par une personne fortement intoxiquée. Il est parti à la course, mais on a réussi à le rattraper assez facilement en vélo. Sans notre présence, on ne l’aurait sans doute jamais retrouvé», conclut-il.

L’équipe de policiers à vélo est complétée par David Martel et Audrey Roy. Ils rentreront en service officiellement du 21 juin jusqu’en septembre.