Modification de la zone inondable à North Hatley: les opposants menacent de recourir aux tribunaux

Les opposants au projet immobilier de 50 M$ au cœur du village de North Hatley menacent de recourir aux tribunaux pour bloquer les assouplissements prévus pour la construction en zone inondable.

La mise en demeure est l’initiative de Michael Grayson, Hugh Gwyn, Paul St-Pierre, Donald Watt, Jeremy Oldland et René Doucet.

Signé par Me Benoît Galipeau, le document rappelle «l’importance de ne pas précipiter une décision avant d’avoir en main tous les éléments pouvant avoir une influence sur la véritable délimitation des zones d’inondation», lit-on.

Ces opposants souhaitent empêcher l’entrée en vigueur du Plan de gestion dans la zone inondable de la rivière Massawippi – Village de North Hatley, qui était supposé être adopté le 17 mai dernier. Cependant. Il pourrait être entériné par les élus de la MRC de Memphrémagog à la séance du 21 juin. C’est ce Plan, une fois adopté, qui permettrait la réalisation du projet immobilier de Richard Laliberté.

Le DG de la MRC, Guy Jauron, explique le délai par une réflexion qui se poursuit afin de prendre la meilleure décision possible. Des avis seront également demandés à Québec auprès des ministères de l’Environnement et de la Sécurité publique. «Nous avons bel et bien reçu la mise en demeure, mais cela ne nous empêchera pas de poursuivre notre travail qui respecte, selon nous, toutes les règles du gouvernement», assure-t-il.

Michael Grayson sent néanmoins le vent tourner en faveur des opposants depuis la consultation d’avril et, surtout, depuis les inondations qu’à récemment connues la province. «Je crois que les élus nous prendront maintenant un peu plus au sérieux. Si la Plan est adopté, j’espère qu’il sera largement modifié, surtout que des terrains tout près pourraient accueillir un projet immobilier similaire. Sinon nos pressions s’accentueront», croit-il.

Des cartes erronées?

Les opposants demeurent convaincus que la MRC se base sur des cartes erronées et des délimitations irréelles de zones inondables, qui ne tiennent pas en compte les débordements possibles de la rivière et du lac Massawippi. «Des démarches sont en cours afin d’obtenir une expertise indépendante visant à démontrer que la problématique du débordement par le lac n’a pas été retenue», observe-t-on dans la mise en demeure.

«La question de la délimitation des plaines inondables doit être examinée dans une perspective de développement durable à long terme et non dans le contexte de faciliter le développement immobilier dans certains secteurs situés à proximité du lac ou de la rivière susceptibles de subir des débordements», lit-on.

L’argent ne semble un problème advenant un long débat juridique, car les opposants bénéficient actuellement de dons anonymes.