Marc-André Coallier prêt à passer le flambeau

Propriétaire du Théâtre La Marjolaine depuis maintenant dix ans, le comédien Marc-André Coallier n’est pas étranger aux rumeurs qui circulent à son sujet, saison après saison, voulant qu’il songe à mettre le cadenas à la porte de son théâtre.

Sans cacher que les dernières années ont été plus difficiles en raison, notamment, de la baisse d’intérêt généralisée envers le théâtre d’été, Marc-André Coallier assure qu’il n’a jamais été question de fermer l’endroit et ce scénario ne figure pas, non plus, dans ses plans d’avenir.

«La dernière chose que je veux, c’est que cet endroit riche en histoire meurt, assure-t-il. On parle quand même du plus vieux théâtre d’été au Québec. Ce que je souhaite maintenant, c’est de passer le flambeau à une autre personne, quelqu’un avec qui je pourrais partager mes idées et qui serait en mesure d’exploiter le théâtre à sa juste valeur. En d’autres mots, je ne veux plus être le seul à la barre.»

Le comédien soutient qu’il a encore envie de contribuer à faire vivre ce lieu mythique, mais davantage en misant sur sa force qu’est la création que dans la gestion même de l’établissement. «Gérer un bâtiment, je ne suis pas gêné de le dire, je ne suis pas bon là-dedans. Ce qui me passionne, c’est la mise en scène et c’est ce que j’ai envie de faire. De plus, mon horaire du temps chargé ne me permet plus d’en faire autant pour le théâtre», admet-il.

Le propriétaire ne croit pas que l’arrivée du Cabaret Eastman représente une compétition nuisible pour son produit. Au contraire, il estime que les deux attractions sont complémentaires dans leur offre. «Dans un petit milieu comme le nôtre, on a tous intérêt à travailler ensemble plutôt que de travailler chacun de notre côté. Cette collaboration explique en grande partie le dynamisme que l’on ressent à Eastman. Les gens travaillent ensemble, car ils partagent la même fierté pour leur municipalité.»

Conscient que la clientèle est devenue de plus en plus exigeante, Marc-André Coallier sait que le Théâtre doit inévitablement être mis au goût du jour. L’achat récent d’un air conditionné, au coût de 15 000 $, représente le genre d’investissement nécessaire pour que cette salle perdure dans le temps, selon le principal intéressé.

«Nous travaillons actuellement sur quelque chose qui n’a jamais été fait à la Marjolaine, soit un concept de souper spectacle. Cependant, je ne peux en dire davantage pour l’instant, car il reste encore plusieurs éléments à confirmer avant de pouvoir arriver à une annonce officielle. Ce que je peux dire, c’est que ce ne sont pas les idées qui manquent!», conclut M. Coallier.

La 56e saison estivale du théâtre s’échelonnera du 26 juin au 16 août prochain. Après avoir fait sa marque à Eastman avec les pièces Les inséparables (2010) et Un coup de maître (2013), l’auteur Claude Montminy récidive avec une histoire qui promet d’être à la fois drôle et touchante intitulée «Bébé à bord». Elle met en vedette Marc-André Coallier, qui s’est également chargé de la mise en scène, Mirianne Brûlé, Catherine Renaud et Maxime Tremblay.