Magog au-dessus de la moyenne provinciale

CRIME. Les arrestations en matière de stupéfiants trônent au sommet des infractions commises sur le territoire de la Régie de police de Memphrémagog (RPM). De 2009 à 2013, on parle annuellement d’environ 310 délits en semblables matières, révèle un palmarès réalisé par TC Media.

Selon les données obtenues qui comparent la criminalité sur les territoires des 30 services de police municipaux et des 86 postes de la Sûreté du Québec, la drogue demeure un fléau bien réel dans la région. Les dossiers de possession et la production de cannabis sont monnaie courante dans le quotidien des agents de la paix, avec respectivement 211 et 14 dossiers en moyenne chaque année.

Le jeu des comparaisons est encore plus révélateur en utilisant la mesure traditionnelle de la criminalité, soit en rapportant les données par 100 000 habitants. À ce sujet, on constate que Magog et ses voisines (932 crimes reliés aux stupéfiants), qui sont le Canton d’Orford, Austin et Sainte-Catherine-de-Hatley, sont bien au-delà de la moyenne provinciale (327 crimes). C’est encore plus vrai face à Sherbrooke (249 crimes).

Ce portrait signifie-t-il que Magog et les environs sont un vrai terrier pour les trafiquants de drogue ou, au contraire, que les policiers d’ici sont plus agressifs dans la lutte aux stupéfiants que leurs confrères de Sherbrooke et d’ailleurs au Québec?

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Le directeur de la RPM, Guy Roy, est convaincu que ces statistiques sont un bon indicateur du travail réalisé sur le terrain. Pour lui, elles démontrent que son corps policier prend le problème très au sérieux.

«Ces données confirment que mes policiers font le travail. Je ne peux pas parler pour les autres services de police, mais à la RPM, c’est tolérance zéro. Tous les dossiers reliés à la drogue sont automatiquement soumis au procureur général, qui décide ensuite s’il criminalisera ou «déjudiciarisera» les procédures.»

Sans avoir une explication définitive de la situation, Guy Roy croit que le travail de proximité de son équipe peut justifier ce nombre élevé d’arrestations. Il cite, en exemple, la patrouille à vélo, qui a toutefois cessé ses activités en 2014, ainsi que la présence d’un policier communautaire à temps plein à l’école secondaire de La Ruche. «Tous nos patrouilleurs ont également le mot d’ordre de faire des vérifications de routine sur la route, comme nous le permet le Code de la sécurité routière. Ce genre d’intervention, qui se fait au hasard, se termine souvent par des arrestations, soit pour conduite avec les facultés affaiblies ou pour possession de drogue», explique-t-il.

À en croire les propos du directeur, il y a encore de fausses croyances entourant les stupéfiants. La plus répandue est celle affirmant que ce n’est qu’un problème de jeunes. «C’est complètement faux, car la consommation touche l’ensemble de la population, autant les ados que les adultes, même les personnes âgées. Je dirais même que les jeunes sont plus conscients de l’effet nocif de ces substances qu’il y a une dizaine d’années. La différence avec l’époque, c’est l’apparition massive des drogues dures et de synthèse (voir autre texte) qui causent énormément de dommages.»

Tout en continuant son travail de répression contre les drogues, la Régie de police continuera d’investir beaucoup d’efforts dans la prévention afin de réduire le taux de criminalité sur son territoire. «Notre objectif d’année en année est de diminuer le nombre d’infractions. Si on se reparle dans cinq ans et que la situation est demeurée la même, on devra se poser de sérieuses questions», conclut Guy Roy.

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