Lyne Voyer: l’âme du Relais pour la vie

Bien que le cancer soit souvent impitoyable dans le choix et le nombre de ses victimes, Lyne Voyer y trouve plutôt une source de motivation pour poursuivre un combat qu’elle a amorcé il y a une dizaine d’années avec l’équipe du Relais pour la vie de Magog.

La Magogoise de 38 ans a été plongée bien malgré elle au cœur de la maladie, il y a une décennie, lors sa fille Josiane a été frappée par un cancer des ganglions… à 8 ans seulement.

Malgré l’épreuve, mère et fille ont continué de mordre dans la vie et de prendre le taureau par les cornes, en s’impliquant notamment dans l’organisation du Relais. «Ma fille a décidé de s’impliquer dès son jeune âge, principalement pour sensibiliser les autres enfants. Elle voulait démontrer que le cancer n’est pas contagieux. Depuis ce temps, elle est présente année après année au Relais».

«De mon côté, je trouve qu’il est primordial de soutenir les proches des personnes atteintes de cancer. Quand un individu reçoit un diagnostic de cancer, c’est une nouvelle qui frappe de plein fouet. Mais, c’est également un coup de masse pour son entourage», rappelle Lyne Voyer.

«On ne pense pas suffisamment aux difficultés que peuvent vivre les proches des personnes malades, et c’est pour cette raison que le Relais est important, puisqu’il finance, non seulement la recherche, mais aussi le soutien aux familles».

Le chant du cygne

Même si elle pourrait être considérée comme l’âme et le cœur du Relais pour la vie de Magog, Lyne Voyer jure que 2015 sera son chant du cygne, elle qui occupe la présidence depuis six ans.

Sous sa gouverne, l’événement magogois a récolté plus d’un demi-million de dollars.

«Nous avons déjà une personne du comité qui a accepté de me remplacer au terme de la prochaine édition. J’ai choisi de demeurer en poste une autre année afin de faciliter la transition avec mon successeur. On m’a souvent dit que j’étais comme Dominique Michel (et le Bye Bye), parce que j’ai déjà parlé de me retirer auparavant. Mais, je vous garantis que 2015 sera vraiment la dernière», lance-t-elle en riant.

Même si les montants amassés par le Relais ont sensiblement diminué au fil des ans, Lyne Voyer ne voit aucune raison de baisser les bras. «Nous sommes conscients qu’il y a de plus en plus d’événements caritatifs et que l’économie est moins reluisante. Peu importe la somme récoltée, c’est toujours ça de plus pour lutter contre la maladie».

Une femme transformée

Jeune femme timide et effacée lors de ses premières implications, Lyne Voyer avoue que sa longue association et ses responsabilités avec le Relais pour la vie l’ont complètement transformée. «J’ai appris à parler en public, j’ai gagné de la confiance et j’ai développé mon caractère et mon sens de l’organisation. Apprendre de ses erreurs est aussi une excellente façon d’avancer dans la vie», fait-elle valoir.

«Mon implication avec le Relais m’a également permis de créer plusieurs contacts et de connaître des gens sous un autre aspect. Au fil des ans, plusieurs amitiés ont été créées et vont certainement demeurer. Juste pour ça, ça valait la peine de s’impliquer».

Vivre au jour le jour

En raison de son cancer des ganglions diagnostiqué lorsqu’elle était enfant, Josiane Voyer a dû composer avec de nombreux effets secondaires au fil des ans, dont des épisodes d’arthrite et une partie du corps asséchée. Malgré ces embûches, la jeune femme de 18 ans est très active et elle poursuit actuellement un cours en santé animale au Cégep de Sherbrooke. «Ma fille a réussi à surmonter les épreuves en ayant la mentalité de vivre au jour le jour. En tant que parent, je n’ai pas eu le choix d’adopter cette philosophie et de me consacrer sur le moment présent», explique Lyne Voyer.

De préposée à cuisinière

Détentrice d’un DEP en horticulture et d’une formation comme préposée aux bénéficiaires, c’est plutôt comme cuisinière que Lyne Voyer gagne maintenant sa vie. Depuis une dizaine d’années, elle s’occupe des repas pour la congrégation des Filles de la Charité à Sherbrooke, après avoir travaillé notamment pour le restaurant la Bouffe à Mémé, aux Galeries Orford.

«J’ai oeuvré brièvement comme préposée aux bénéficiaires, mais c’était très difficile sur le plan personnel. J’étais alors monoparentale avec une fille de 5 ans, et mes quarts de travail se déroulaient la nuit. Ma formation m’a toutefois aidée indirectement puisque j’ai agi comme aidante naturelle de plusieurs proches atteints de cancer au cours des dernières années».