L’îlot Tourigny, encore un rasage indécent!

La Chambre de commerce de Magog-Orford n’a pas de cœur en appuyant la destruction de l’îlot Tourigny . Il faut dire qu’elle n’a jamais brillé par son avant-gardisme. Elle a plutôt ralenti le pas, chaque fois qu’elle a pu, par un manque de vision effarant. Elle a laissé faire des destructions incroyables sans sourciller et a même applaudi, comme elle le fait en ce moment pour la destruction annoncée de l’îlot Tourigny, pour la destruction d’une partie importante de notre histoire.

Rappelons-nous un exemple cruel de cet esprit d’entreprise à courte-vue : la destruction de notre magnifique bureau de poste, un joyau d’architecture historique au centre-ville, qui aujourd’hui donnerait un cachet inestimable à notre centre-ville par son côté original et remarquable. Regardez ce qui reste de ce bijou qu’on a démoli : un stationnement asphalté près du parc des Braves, un terrain qui n’a jamais été utilisé, près de ce pauvre parc qui a l’air tout à fait abandonné, lui aussi écharogné et charcuté en morceaux. On dirait un terrain bombardé au centre-ville de Magog!

La Chambre de commerce vante les retombées économiques du tourisme, mais pourquoi les gens viendraient-ils chez nous, si nous ne nous distinguerons plus des grands centres commerciaux, des grands étalements urbains sans cachet, sans marque spécifique de ce que nous sommes? Qu’est-ce qu’il nous restera comme caractère, qu’est-ce qu’il nous restera comme originalité, si nous rasons tout ce que nous avons de beau pour des projets faits dans le va-vite de décisions improvisées et approximatives, projets dont les effets n’ont pas été étudiés suffisamment? Sauvons ce qui reste de Magog, gardons notre originalité!

Le projet de l’îlot Tourigny est à l’entrée de la ville et mériterait qu’on conserve notre atout historique, comme signe caractéristique de notre bienvenue aux visiteurs, grâce une originalité véritable bien visible, cela au lieu de détruire encore une fois pour du neuf qui n’a ni caractère ni authenticité. Conservons nos acquis, conservons notre capital historique!

Et que dire de la vente prochaine de notre presbytère Saint-Patrice, juste à côté? Au contraire de ce qu’elle affirme, la Chambre de commerce, qui se devrait d’être fière de nos richesses et de notre patrimoine, se goure encore une fois et ne prend pas ses responsabilités, trahit son mandat et nuit allègrement au centre-ville. Son manque de vision et son insensibilité témoignent d’une méconnaissance de nos véritables forces et font preuve d’un parti pris en faveur d’intérêts particuliers aux dépens du développement harmonieux de l’ensemble de notre ville de Magog.

 

Daniel Gagnon

Magog