L’Espérance suspend le président du syndicat du Mont-Orford

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ déplore avec véhémence la suspension du président de tous les employés syndiqués de la section locale du Mont-Orford, Pascal Taschereau.

«Répugnant, inadmissible et ignoble» ont été les premiers qualificatifs lancés par le syndicat pour commenter le geste d’éclat du pdg du Mont-Orford, André L’Espérance, lors d’une conférence de presse tenue le 30 janvier.

M. L’Espérance motive la suspension de six mois par la perte de lien de confiance entre les deux hommes. La partie syndicale craint que le geste de M. L’Espérance ait été fait sous le prétexte de la vengeance, puisque M. Taschereau a participé activement au très médiatisé conflit de travail de l’automne dernier au Mont-Orford.

Le représentant du SCFP, Michel Murray, signale plutôt que M. Taschereau n’a fait que son travail en toute transparence pour s’assurer de la sécurité des usagers des gondoles. «Il n’a fait que des représentations à titre de responsable en santé et sécurité du travail en questionnant d’abord l’employeur sur les normes de sécurité et les effectifs en nombre suffisant ou non attachés à la remontée mécanique hybride. Devant l’immobilisme de Mont-Orford Inc., il s’est ensuite adressé à la Régie du bâtiment du Québec et à l’Association des stations de ski du Québec», explique M. Murray.

Ce dernier ne mâche pas ses mots à l’endroit de M. L’Espérance. Il déplore le plaisir que prend un millionnaire à suspendre sans solde un patrouilleur saisonnier qui gagne 15 000 $ par année, en plus de le menacer de la congédier. Je vous assure qu’il n’y aura plus de paix syndicale au Mont-Orford et on prendra tous les moyens pour obtenir justice. Les moyens de pression suivront dès la fin de la présente convention collective, qui se termine le 30 avril», prévient M. Murray.

Une plainte a été adressée à la Commission des relations de travail du Québec pour une réintégration et un dédommagement financier.

Le représentant syndical de la FTQ, Marc Bellemare, répliquera de «façon intelligente à des geste stupides». Selon lui, M. L’Espérance est l’architecte de son propre malheur. «Peu de gens souhaite qu’il conserve la propriété de la station au terme de l’appel d’offres du gouvernement Charest. Pourtant, il ternit lui-même sa propre réputation avec de tels actes parce qu’il souhaite éloigner volontairement les investisseurs à soumissionner pour qu‘il deviennent l‘unique promoteur sur les rangs», résume-t-il en assurant M. Taschereau de l’appui sans condition du président de la FTQ, Henri Massé.

M. Bellemare prévient que la future négociation sera très ardue et que les virgules seront très difficiles à déplacer. Il ne veut pas se transformer en prophète de malheur, mail il prévoit un autre automne problématique au Mont-Orford.