«Le vieil indien» en avant-première à Magog

CINÉMA. Après plusieurs années de travail, le réalisateur Kanatakhatsus Meunier présentera, en avant-première, son documentaire intitulé «Le vieil indien», le 10 juin à 19 h, au Cinéma Magog.

Par Charles-Antoine Rondeau

Le projet, dont la scénarisation a débuté en 2009 et la réalisation en 2010, a été fait dans l’objectif de faire connaître et mieux comprendre l’histoire du territoire d’Orford. M. Meunier affirme que ce sont Harvey Catchpaw et l’ancien maire du Canton d’Orford, Pierre Rodier, qui l’ont motivé à réaliser ce documentaire.

«Harvey Catchpaw a été expatrié du territoire. Son témoignage lors d’une soirée aux audiences publiques du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement), où les projets de condominiums ont été avancés, m’a ému. Il y a aussi Pierre Rodier, qui a beaucoup aidé à la conservation du parc», souligne M. Meunier.

Les difficultés rencontrées lorsqu’est venu le temps de financer le film expliquent le long dénouement. «On dérangeait. Au départ, on n’avait même pas de télédiffuseur. J’ai eu environ 30 000 $ d’aide financière sur les 300 000 $ nécessaires à la réalisation», de dire Kanatakhatsus Meunier, qui, accompagné du biologiste Richard Cooke, a finalement pu réaliser son projet.

Une autre des missions du film est de faire connaître des hommes importants de l’histoire de la région. «Ces noms que portent nos rues et nos montagnes, les Giroux, Bowen, Desrochers… Pas beaucoup de gens les connaissent. Dans le film, on les démystifie», fait valoir le réalisateur.

M. Meunier affirme que ce projet l’a amené ailleurs en tant qu’individu, et les rencontres que celui-ci l’a amené à faire en sont certainement pour quelque chose.

«Ça m’a permis de rencontrer de grands artistes, dont Clémence Desrochers, qui lit des poèmes de son père dans le film. L’entrevue avec Harvey Catchpaw m’a aussi marquée. Il n’avait pas mis les pieds sur le territoire depuis 1975 et ça l’a rendu très ému. Vous verrez d’ailleurs cette scène dans le documentaire», lance-t-il.

Le réalisateur croit que son film, qui est probablement l’un des premiers documentaires québécois consacrés à une région, va faire réfléchir la population sur la situation d’Orford.

«Les gens vont comprendre qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut dans un parc national. De plus, je crois que c’est le premier documentaire québécois sur une région, et j’espère qu’il y en aura d’autres», conclut-il.