Le jazz au féminin au Festival Orford

JAZZ. Dans le cadre du Festival Orford, l’Orchestre national de jazz de Montréal présente une soirée au féminin, mettant de l’avant des musiciennes de renom dans le domaine du jazz. À l’approche de l’événement intitulé «Femmes de jazz», qui aura lieu le 8 août au Centre d’arts Orford, TC Mmedia s’est entretenu avec la pianiste et compositrice Marianne Trudel, à la tête de ce grand concert.

Ce concert a la particularité de mettre en lumière quatre femmes qui, dans un milieu très masculin, réussissent à tirer leur épingle du jeu magnifiquement bien. «La majorité des musiciens de l’Orchestre national de jazz sont des hommes, sauf qu’on a appelé ce spectacle Femmes de jazz parce qu’on retrouve à l’avant-plan quatre musiciennes, ce qui est déjà plus que la norme à laquelle nous sommes habitués de voir en jazz au niveau du ratio homme/femme», souligne d’emblée Marianne Trudel.

Dans un domaine encore très masculin en 2015, la pianiste, compositrice et improvisatrice trouve important de faire connaitre au public le talent de grandes jazzwomen. «C’est encore un monde très masculin, mais ça commence tranquillement à changer, grâce à un effet d’entraînement. Les femmes en jazz de ma génération commencent à avoir un peu plus de visibilité. Du coup, les jeunes étudiantes en jazz peuvent enfin avoir des modèles. Dans mon temps, il n’y avait que l’instrumentaliste Lorraine Desmarais», précise la musicienne de 38 ans.

Du classique au jazz

Marianne Trudel travaille sur différents projets musicaux de jazz. En plus d’enseigner au cégep, elle fait partie du trio Trifolia, qui entremêle le jazz et la musique du monde. Elle a aussi récemment lancé un album intitulé «La vie commence ici», fait en tandem avec la trompettiste Ingrid Jensen.

Passionnée de musique depuis l’enfance, Mme Trudel a d’abord été séduite par le classique. «Ça fait 32 ans aujourd’hui même que je joue au piano!» lance la musicienne qui fêtait son anniversaire le 28 juillet. «Mes parents m’avaient acheté comme cadeau de fête un petit piano».

Elle s’est intéressée au jazz par accident, beaucoup plus tard dans sa vie, soit au collégial. «En fait, je me dirigeais pour être pianiste classique, mais au moment des auditions pour entrer à l’Université de Montréal, j’ai eu une mononucléose et je n’ai pas pu faire les auditions. À la toute dernière minute, on m’a parlé d’un programme d’écriture jazz au Cégep de Saint-Laurent. Je ne connaissais rien là-dedans, mais je composais déjà beaucoup. J’ai donc eu envie d’expérimenter ça. Je suis vraiment tombée en amour avec le jazz! J’aime encore la musique classique, elle est encore vraiment présente comme influence dans mes compositions, mais le jazz me permet d’improviser c’est cet aspect créatif qui m’intéresse vraiment.»

Pour en savoir davantage : www.mariannetrudel.com ou www.arts-orford.org.