Le camp Massawippi comme une deuxième famille

Depuis 62 ans, le camp Massawippi d’Ayer’s Cliff accueille des jeunes de 6 à 30 ans vivant avec une déficience physique, auditive ou visuelle. Sur leur terrain de 19 acres avait lieu dimanche dernier (28 juillet) la célébration de l’été qui se voulait remplie d’activités de toutes les couleurs pour ces jeunes d’un peu partout au Québec.

Les sourires étaient radieux lors de cette journée spéciale alors que certains pratiquaient le ski nautique adapté, d’autres se promenaient en ponton ou bien se baignaient, dansaient ou jouaient aux multiples jeux extérieurs. Ces activités n’étaient cependant pas exclusives à cette journée, car sept semaines durant la saison estivale sont réservées au camp de vacances pour ces campeurs. La formule étant de douze jours pour chaque groupe venant y séjourner. Francis et Simon, deux frères de Montréal habitués de l’endroit, y sont jusqu’au début août. Ce qu’ils y apprécient le plus est le sport, la danse, la nourriture et la menuiserie. «C’est le fun ici», répond simplement Francis avec le sourire.

Mais ce que l’on remarque dans ce camp est le dévouement de la cinquantaine de moniteurs et monitrices envers les jeunes campeurs venus parfois de l’Estrie, de Montréal ou de Québec. Ils s’amusent réellement avec eux, rient de bon cœur et sont toujours attentifs à leurs besoins, comme le prouvent les barbes à papa apportées par l’un d’eux à l’improviste. «Le ratio campeurs-moniteurs est d’environ 50 pour 50. Il y a donc un moniteur pour chaque campeur», expose Nathalie Roy, directrice du camp. La gentillesse de l’équipe ainsi que sa disponibilité ne peuvent que faire plaisir à ceux pour qui s’y retrouver représente des retrouvailles en famille. Telle est la façon de voir de Michael, un campeur de 40 ans séjournant au camp Massawippi depuis maintenant 31 ans. «C’est comme être dans un hôtel adapté, mais avec une grande famille», explique celui qui répond en riant qu’il aime tout dans le camp.

Le camp offrait également l’opportunité aux jeunes handicapés physiques, visuels ou auditifs de faire du ski nautique sur le lac Massawippi. Une planche munie d’un siège et de deux stabilisateurs de chaque côté permet aux volontaires de surfer sur les vagues du bateau, ce qui fut toute une expérience pour Tanya, une jeune non-voyante. «Oh mon dieu», s’écriait-elle sous le coup de l’anxiété dans les bras de deux moniteurs au moment de prendre place dans le siège. Au retour, questionnée sur son appréciation générale de l’activité, elle jubilait : «C’était plaisant!» Il faut beaucoup de courage et de confiance pour se laisser tirer sur l’eau par un bateau alors qu’on ne voit pas ce qui se passe devant soi. Seuls deux moniteurs à ski nautique sont postés de chaque côté afin que les campeurs soient en sécurité et relèvent ce défi.

En fin de journée, un spectacle organisé par les moniteurs et monitrices mettant en vedette quelques campeurs a grandement plu. «On laisse beaucoup de place à l’improvisation et à la spontanéité, ce qui offre une très belle ambiance au camp et qui donne le goût aux jeunes de revenir année après année», conclut Mme Roy.