La peintre Manon Potvin publie 40 de ses toiles les plus harmonieuses

PEINTURE. La peintre magogoise surréaliste Manon Potvin publie à compte d’auteur un livre dans lequel elle expose 40 de ses toiles qui lui ont inspiré parfois une phrase, un paragraphe ou une page entière.

Bien installée dans son atelier lumineux rempli de ses toiles aux couleurs flamboyantes, Manon Potvin m’accueille avec un sourire invitant. Quelques secondes plus tôt, elle était assise devant une toile presque vierge de coups de pinceau, peignant ce que son subconscient lui révélait. «Les gens qualifient souvent mes œuvres d’oniriques, en les associant aux rêves, mais celles-ci ne proviennent jamais de rêves que j’ai pu faire. Ce sont simplement des symboliques qui se créent. J’aime beaucoup de choses dans la vie, et subconsciemment, toutes ces choses se placent dans un petit tiroir de ma mémoire, puis un jour, quand je fais le vide dans mon esprit, des images me viennent et c’est ce que je peins. Je tire beaucoup mes idées des questionnements que j’ai sur la vie. Plus j’observe des choses, plus elles prennent des formes symboliques. Le subconscient aime ça aussi fonctionner en symboles, alors quand je peins, je ne suis pas toujours consciente de ce que je fais. Mes thèmes ne sont pas toujours clairs dès le départ, mais avec un peu de recul, je comprends ce que j’ai voulu faire. C’est un langage avec moi-même en premier lieu.»

Designer d’intérieur de profession, elle peint à temps plein depuis maintenant 11 ans. Attirée vers les arts plastiques dès son plus jeune âge, Mme Potvin suit des cours de peinture à l’huile à 8 ans. Au collège, elle suit des cours en dessin et en peinture. «J’ai suivi ces cours par intérêt personnel. Je n’ai jamais pensé qu’un jour j’en ferais une carrière. Pendant ce temps, toutes les pièces s’aggloméraient ensemble, inconsciemment.»

Depuis quelques années, un projet lui trottait toutefois dans la tête. «J’écris aussi autant que je peins. Des fois c’est avant de peindre une toile, des fois c’est pendant ou après. Je m’installe alors et je me demande :  »C’est quoi la version écrite de cette toile-là? » Parfois c’est une phrase, d’autres fois c’est un paragraphe, même une page, ça varie. Et la personne qui se procure mes toiles reçoit toujours le texte en question.»

Un projet de livre a alors germé en elle, jusqu’à prendre forme en novembre dernier. «Il y avait longtemps que j’avais ce projet en tête, mais ce n’était pas si simple de le réaliser. Pour commencer, j’en ai fait 300 copies, disponibles seulement à mon atelier. Le plus grand défi a été de trouver une imprimerie capable de rendre fidèlement les couleurs.»

Participant avec bonheur à chaque édition du Circuit des arts, Mme Potvin souhaitait faire plaisir aux gens qui lui rendent visite. «J’ai aussi fait ce livre-là pour le Circuit des arts. J’aime le contact avec les gens, ceux-ci viennent me voir et aiment ça repartir avec quelque chose. Je me suis dit qu’un livre avec 40 de mes anciennes et nouvelles toiles serait parfait. Je les ai choisies surtout en fonction de leur harmonie ensemble et de leurs couleurs.»

Le livre, au coût de 40 $ pour 40 toiles accompagnées de 40 textes, vivra son premier Circuit des arts lors de l’édition 2016.