«Je reprends le temps perdu»

VOYAGE. Depuis qu’il s’est complètement remis de son opération au cerveau, le Magogois Sébastien Jacques se sent revivre. À le voir aller, rien ne l’arrête, surtout lorsqu’il est question de renouer avec ses premières amours, le tennis.

Au cours des dernières heures, Sébastien Jacques a mis le pied en Australie pour enseigner son sport préféré dans un club amateur, dans la capitale de Sydney. Un projet assez fou qui s’est matérialisé plus vite qu’il l’avait anticipé. «J’ai fait des démarches sans trop savoir si ça allait fonctionner et très rapidement, on m’a dit que j’avais l’emploi et que je partais une semaine plus tard. Je n’ai jamais mis le pied en Australie, je ne connais personne là-bas, je ne sais pas trop où je vais dormir, mais j’ai vraiment très hâte de partir!», a-t-il dit en entrevue, à quelques heures de prendre l’avion.

Sébastien Jacques admet que tout se passe à la vitesse grand V. Par contre, il ne voit pas cette décision comme un coup de tête, mais plutôt comme une opportunité de vivre quelque chose de nouveau. «Quand j’étais malade, je ne pouvais rien faire. Aujourd’hui, je me sens libre de faire ce que je veux. Je n’ai pas envie d’embarquer dans une routine. La communauté m’a aidé à me redonner une vie et je veux en profiter au maximum», exprime-t-il.

Depuis qu’il s’est fait retirer un kyste au cerveau le 12 février 2015, Sébastien Jacques est une personne transformée. Avant, il était incapable de faire une marche et encore moins de pratiquer du sport. Maintenant, son niveau d’activité physique est bien au-delà de la moyenne. «Je suis capable de jouer deux heures de tennis intenses. J’ai aussi monté à plusieurs reprises le Mont-Orford, dont une fois en 35 minutes. Je ne suis pas aussi en forme que lorsque j’avais 16 ans, mais il faut dire que je m’entraînais quand même six heures par jour», se rappelle-t-il.

Sa réhabilitation s’est tellement bien passée que le jeune homme de 27 ans s’est offert un séjour d’un mois en Europe, l’automne dernier. Un voyage marqué par des treks qui ont confirmé son goût de l’aventure. «La semaine après l’opération, c’était l’enfer total, mais chaque jour, je suis resté positif et j’ai suivi à la lettre les recommandations de mon médecin. Je suis content de voir que ç’a porté ses fruits et qu’il y a une lumière au bout du tunnel. C’est un peu irréel ce qui se passe, tout a tellement changé en un an», fait-il remarquer.

Dans ses nouvelles fonctions d’entraîneur, Sébastien Jacques accompagnera des joueurs de calibre amateur. Il compare un peu son nouveau club situé dans le quartier de Manly à celui de Magog, où l’ambiance se fait davantage dans le plaisir que la compétition. «Je me retrouve dans un décor paradisiaque à deux minutes à pied de la plage. J’ai un visa pour un an, mais il y a toujours possibilité de rallonger mon séjour si j’aime ça. Je vais laisser les choses aller et voir où ça me mènera. Je reprends le temps perdu, tout simplement», conclut-il.