«J’ai serré la main de la Reine» – Karl Brodeur

ROYAUTÉ. Le Magogois Karl Brodeur a été impliqué dans des moments historiques. Ce lieutenant au 2e bataillon du Royal 22e Régiment a notamment eu l’honneur de monter la garde au Palais de Buckingham, à Londres, où la Reine Elizabeth II lui a tendu la main et adressé la parole.

De passage à Magog ces derniers jours avant de retourner à la base militaire de Valcartier, Karl Brodeur a eu l’autorisation de partager certaines photos de son album de l’été dernier. On aperçoit le jeune homme de 24 ans à Londres, en juillet, avec fière allure parmi la garde rouge, celle qui est coiffée de l’énorme chapeau de poils d’ours enfoncé jusqu’aux yeux.

Un moment unique, vécu dans le cadre des cérémonies entourant le 100e anniversaire du Royal 22e Régiment, où Sa Majesté avait invité pour l’occasion un groupe de 50 militaires de la base de Québec pour monter la garde chez-elle. Une première en français, à part ça. Une seule invitation du genre s’était produite en 1940, par le roi George VI, où les ordres s’étaient donnés en anglais. Le groupe s’est entraîné à de nouveaux pas et procédures qui ont dû être approuvés par les officiels britanniques.

La Reine a visité les Canadiens lors d’une activité au mess de la base de Windsor, le 12 juillet. «Les arrangements avaient été pris. On avait reçu les directives protocolaires, comme de ne pas chercher à lui serrer la main si elle ne le fait pas», raconte M. Brodeur.

«Lorsqu’elle est arrivée devant moi, elle m’a demandé mon nom. Elle m’a serré la main, demandé de lui présenter chaque membre de mon groupe et quel était leur rôle dans la garde, se souvient-il, étonné de l’excellent français de Sa Majesté. Elle a ainsi fait le tour des petits groupes pendant 45 minutes.

Il se dit chanceux d’avoir vécu cette exceptionnelle rencontre, avouant une légère nervosité. «Elle est impressionnante! Elle a parlé en français du début à la fin», apprécie le militaire, soulignant que la Reine s’est intéressée à chacun, posant des questions sur leur travail et même comment ils trouvaient leur visite en Grande-Bretagne.

Magog tatouée sur le cœur

Karl Brodeur qui a fait ses débuts dans les cadets à Magog, a toujours traîné avec lui le drapeau de sa ville natale, même jusqu’à Londres. Il avait obtenu l’autorisation de déployer devant lui ce drapeau et d’immortaliser cet instant par un photographe officiel. «Ce drapeau a été dans ma chambre pendant toutes mes années au collège militaire», indique-t-il, expliquant que ce symbole lui permet de se souvenir d’où il vient et où il va.

Par ailleurs, après sa tournée à Londres, M. Brodeur s’est vu confier la garde en rouge à la Citadelle de Québec, lors de la cérémonie du Gouverneur général du Canada, le 4 octobre dernier. Actuellement, il poursuit ses fonctions d’officier à l’infanterie du Royal 22e Régiment.