Han-Logement: voir grand pour aider encore plus de gens

BIENFAISANCE. L’organisme sans but lucratif (OSBL) magogois Han-Logement continue de prendre de l’expansion. Alors qu’il compte actuellement 12 M$ d’actifs et 10 immeubles à Magog et à Sherbrooke, des investissements de 15 M$ seront faits pour construire plus, et plus loin.

Le temps est venu pour Han-Logement d’amener son concept ailleurs. C’est pourquoi le fondateur et directeur général de l’organisme, Paul Champagne, annonce qu’Han-Logement va plus que doubler ses actifs au cours des cinq prochaines années.

L’objectif est de loger une centaine de personnes handicapées ou ayant une déficience mentale dans 25 quadruplex modulaires qui seront construits dans les villes se situant sur l’axe routier entre Granby et Drummondville, soit principalement Cowansville, Bromont, Waterloo, Magog, Sherbrooke, Windsor, Richmond. «Ce qu’on souhaite, c’est que les organismes et les Villes nous sollicitent. Ce n’est pas un projet, c’est bien réel. On est prêt et on commence dès maintenant», d’insister le DG.

M. Champagne tenait à rappeler la mission de son organisme créé en 2002, considérant qu’il ne soit pas assez connu par les Magogois et les gens de la région. «On voulait répondre à une demande claire à Magog, qui était de bien loger les personnes handicapées, car plusieurs étaient confinées à habiter dans des logements de piètre qualité et pas adaptés à leur condition. C’était vraiment triste», laisse-t-il entendre.

Il mentionne que l’idée provient de l’organisme Han-Droits, dont l’un des principaux objectifs est de défendre les droits et les intérêts des personnes handicapées de la MRC de Memphrémagog. «Ils ne savaient pas comment procéder, car construire des immeubles coûte très cher. On a dû faire un montage financier, et grâce à deux donateurs, on a pu construire un premier immeuble sur la rue Brassard», se souvient le fondateur.

Avec l’aide de personnes handicapées, plusieurs modifications aux logements ont été apportées. «Essentiellement, il s’agit d’augmenter leur dignité et leur autonomie. On a développé une expertise, et c’est comme ça que c’est parti», continue Paul Champagne.

Par la suite, la longueur de la liste d’attente a augmenté rapidement. Un deuxième immeuble a donc été construit à Magog, et depuis, l’OSBL n’a cessé de prendre de l’ampleur.

Il fait valoir que ce concept était original à l’échelle provinciale, et peut-être même plus. «Les seuls qui avaient un peu de connaissances dans le domaine, c’étaient les Américains. Au Québec, on était plus spécialisé au niveau des hôpitaux, donc les gens handicapés étaient placés dans les CHSLD», observe M. Champagne.

Ce dernier explique que les handicapés qui étaient tout de même autonomes n’avaient pas accès à de tels services. «Ils tombaient entre deux chaises, image-t-il. On a donc construit des logements où les services pourraient se rendre chez eux, sans qu’ils soient toujours sur place.»

La fierté des personnes handicapées est donc une priorité. Ensuite, les personnes ayant une déficience intellectuelle se sont ajoutées à la mission. «On a construit pour eux aussi, car ils étaient dans la même situation. Ce dont on s’aperçoit, c’est que les gens changent complètement, en très peu de temps», soutient M. Champagne.

Paul Champagne désire également faire passer le message qu’il est important d’intégrer tous et chacun dans la société. «De leur donner une fierté, ça change leur vie. De plus, donner est beaucoup plus plaisant que de recevoir, et les millionnaires qui ont donné pour la cause disent la même chose. Le plus gros plaisir qu’ils ont eu n’est pas de faire fortune, mais bien d’avoir eu un sourire d’une personne à qui ils avaient donné. Je trouve que c’est une belle leçon de vie», conclut-il.