Élections fédérales 2015: Cindy Moynan défend les couleurs du Parti vert

POLITIQUE. À 58 ans, Cindy Moynan aurait pu se contenter d’aller voter aux prochaines élections fédérales, comme la plupart de ses concitoyens. Elle a plutôt choisi de faire campagne pour le Parti vert dans Brome-Missisquoi, un comté plutôt réfractaire aux tiers-partis.

En entrevue téléphonique avec TC Media, la résidante de Knowlton précise qu’elle n’est pas avocate, ni médecin. Elle admet également ne pas connaître grand-chose du monde politique, mais dit vouloir parler au nom des gens ordinaires.

Et même si elle en est à sa première campagne électorale, Mme Moynan semble avoir des opinions bien arrêtées sur beaucoup de sujets.

«Chaque électeur dispose d’une voix et il est important qu’il s’en serve pour exprimer ses préférences. Les gens qui refusent d’aller voter sont bien mal placés pour venir se plaindre ensuite», affirme la candidate.

Cindy Moynan reconnait que son parti est beaucoup plus connu dans l’Ouest canadien qu’au Québec, mais elle estime que les Québécois portent de plus en plus attention au discours de son chef.

«Les gens veulent du changement, mais savent très bien que ce ne sont pas les vieux partis qui vont leur en donner. Y a-t-il une formation politique mieux placée que la nôtre pour parler de la pollution de nos lacs et rivières ou de la lutte aux changements climatiques?», lance la candidate.

Protection des animaux

Cindy Moynan a rencontré Daniel Green, porte-étendard du Parti vert au Québec, l’hiver dernier à Québec dans le cadre d’une «marche pour le climat.» Elle a joint cette formation politique voilà cinq mois et officialisé sa candidature à la mi-septembre.

«Je n’ai pas d’argent, ni d’équipe électorale. Je ne pourrai pas compter non plus sur le national, qui a décidé de concentrer ses efforts dans certains comtés bien ciblés. L’ancien candidat, Pierre Brassard, m’a prêté trois affiches que j’ai installées à Cowanville, Bromont et Austin. Quelques-uns de mes amis me donnent également un coup de main via Twitter, Facebook et par téléphone», résume la candidate.

Mme Moynan, qui milite en faveur des droits des animaux de compagnie et de ferme, a notamment fait circuler et traduire une pétition nationale qui réclame l’instauration d’un registre national fournissant l’identité des individus reconnus coupables de cruauté envers les animaux.

«Pas moins de 15 000 personnes, incluant 5 000 Québécois, ont signé cette pétition qui a été déposée à l’été 2014 à la Chambre des communes par notre chef, Elizabeth May», ajoute la Montréalaise d’origine, qui a passé son enfance à East Farnham et habite Lac-Brome depuis 1979.

Emploi et éducation

Cindy Moynan, dont les deux filles poursuivent des études postsecondaires à Montréal, endosse la position de son parti en matière d’éducation.

«Il faut donner la chance à tout le monde de se faire instruire. L’école devait être gratuite, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays. On gaspille beaucoup d’argent – par exemple avec des campagnes électorales qui n’en finissent plus – alors qu’on pourrait en faire un bien meilleur usage», insiste-t-elle.

La porte-parole du Parti vert estime par ailleurs que le manque d’emploi dans Brome-Missisquoi constitue un réel problème.

«Il y a bien des emplois à temps partiel (20 à 24 heures/ semaine) et au salaire minimum, mais il est de plus en plus difficile d’en vivre», reconnait la candidate.

Cette dernière ajoute que l’absence de cégeps et d’universités dans Brome-Missisquoi constitue un autre handicap pour le comté.

«Les jeunes anglophones vont étudier à Bishop, McGill ou Concordia. Ils s’y font des amis, un chum, une blonde, et finissent par s’établir là-bas. Ils ne sont pas intéressés à revenir dans Brome-Missisquoi, car il n’y a pas de jobs ici pour eux», explique-t-elle.

Selon Mme Moynan, l’agrotourisme et l’écotourisme sont deux secteurs d’activités à privilégier en termes de création d’emploi.