Élections fédérales 2015: Catherine Lusson à la défense des producteurs agricoles

ÉLECTIONS. À une vingtaine de jours du scrutin fédéral, la candidate du NPD dans Brome-Missisquoi Catherine Lusson faisait état de ses préoccupations envers les producteurs agricoles régionaux. Ces derniers, soutient-elle, ont été mis à mal par les politiques du gouvernement Harper.

En point de presse un peu avant midi jeudi, Mme Lusson était entourée de la députée sortante et candidate du NPD dans Salaberry-Suroît, Anne Minh-Thu Quach, de la présidente des Producteurs de pommes du Québec (PPQ) Stéphanie Levasseur, du directeur général de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) Denis Hamel et d’André Plante, directeur général de l’Association des producteurs maraîchers du Québec.

La candidate de Brome-Missisquoi a pointé du doigt les difficultés liées à l’embauche de travailleurs saisonniers. En ce sens, elle dit avoir eu vent de nombreuses préoccupations du secteur agricole. «Au cours des derniers mois, des agriculteurs se sont plaints des difficultés qu’ils ont à trouver de la main-d’œuvre, pour toutes les phases de leur travail, et pendant toute l’année», mentionne-t-elle. Les écueils toucheraient l’ensemble des entreprises agricoles, que ce soit la pomiculture, la culture maraîchère ou la production laitière, pour ne nommer que ceux-là.

Main-d’œuvre difficile à obtenir

L’un des nœuds du problème reposerait sur des complications au niveau du programme de recrutement de travailleurs agricoles étrangers, vers lequel les agriculteurs se tournent. «Chaque année, des agriculteurs paniquent et ne savent pas s’ils auront le personnel nécessaire pour les épauler dans leurs tâches», explique celle qui a passé les quatre dernières années comme adjointe du député Pierre Jacob.

Selon elle, le processus d’embauche de travailleurs agricoles saisonniers s’est complexifié sous le gouvernement Harper, et les délais se sont allongés. «Toute l’énergie que ça demande aux agriculteurs, ce n’est pas normal. Les conservateurs les ont laissé tomber, ils ne sont plus à l’écoute d’un pan important de l’économie locale. Le NPD s’engage à faciliter le processus visant à obtenir des travailleurs étrangers.»

Par l’entremise du plan «De la ferme à l’assiette», une stratégie alimentaire qui se décline en une quarantaine de points mise de l’avant par le parti de Tom Mulcair, Mme Lusson se porte à la défense de ceux qui, comme son père, ont choisi l’agriculture comme mode de vie. Elle mentionne entre autres un assouplissement des modalités de l’assurance-emploi pour les travailleurs agricoles saisonniers et une aide à la relève agricole. «Je compte défendre les intérêts des agriculteurs de la région. Cette partie de l’économie est vitale pour la région de Brome-Missisquoi», laisse entendre celle qui détient un certificat de spécialisation en agrobiologie.

Tirs groupés

Les programmes visant l’embauche de travailleurs saisonniers ou étrangers doivent être complètement revus selon Anne Minh-Thu Quach. La réforme de l’assurance-emploi pilotée par le gouvernement conservateur et entrée en vigueur en janvier 2013, ne passe pas le test selon elle.

«Les employeurs doivent maintenant débourser des frais exorbitants pour le permis leur donnant le droit d’accueillir des travailleurs temporaires», laisse entendre la députée sortante.

Ils doivent consacrer beaucoup de temps au volet administratif, et c’est du temps qu’ils ne passent pas sur leur terre. Ça leur cause du stress et des frustrations, affectant au bout du compte leurs récoltes, puisqu’ils savent au tout dernier moment s’ils pourront accueillir un travailleur.» Cette situation aurait été observée chez une quarantaine de producteurs dans son comté. «Il faut revaloriser le travail des agriculteurs.»

Des délais qui s’allongent

Stéphanie Levasseur, présidente des Producteurs de pommes du Québec, en plus d’être copropriétaire du verger Au cœur de la pomme, fait également part de ses préoccupations. «On nous avait parlé l’an dernier de délais de traitement de sept à huit semaines si nos demandes étaient acheminées par voie électronique. Or, en juillet, nous avons constaté que c’était presque le double, ce qui nous mène à la mi-octobre. Il faut faire en sorte que ces programmes qui sont censés nous aider nous appuient au lieu de nous nuire.»

«Le programme des travailleurs étrangers temporaires est un rouage important de l’agriculture», observe Denis Hamel. Ce dernier réclame trois modifications, soit une simplification des procédures administratives et règlementaires, la permission pour un travailleur agricole étranger de pouvoir œuvrer dans plus d’une entreprise agricole et l’abolition de la limite de quatre ans imposée aux travailleurs étrangers temporaires. «Ces trois changements ne coûtent rien ni au gouvernement ni aux contribuables.»

9000 travailleurs étrangers occuperont un poste dans les fermes du Québec cette année.