Élection fédérale 2015: un taux de participation en hausse dans Brome-Missisquoi

ÉLECTIONS. Les efforts pour «faire sortir le vote», selon l’expression consacrée, semblent avoir porté fruit. Alors que le taux de participation à la grandeur du Canada atteignait un sommet en 20 ans, celui de Brome-Missisquoi affiche également une hausse certaine.

D’un océan à l’autre, les Canadiens ont voté massivement en 2015 —à 68,49%— par comparaison aux élections précédentes. Il faut remonter jusqu’en 1993 pour trouver un meilleur taux de participation (69,6%). Cette année-là, les libéraux de Jean Chrétien avaient obtenu 177 sièges sur 295.

Au Canada, l’exercice du droit de vote est en hausse de 7,39% par rapport à 2011. Une tendance vers le haut est aussi observée dans Brome-Missisquoi (69,14% en 2015 et 65,6%, pour une augmentation de 3,54%). La circonscription surpasse ainsi de quelques points le résultat provincial, qui s’établit à 66,43% cette année.

Qui gagne et qui perd?

Parti libéral du Canada: +14 175 voix

D’importants mouvements d’électeurs ont été observés à l’ouverture des boîtes de scrutin. De toute évidence, les libéraux ont pigé dans le bassin de partisans néodémocrates pour faire le plein de votes. Sans doute aidé par la vague rouge, Denis Paradis a su se relever de trois défaites consécutives, lui qui en était à une huitième élection dans le comté de Brome-Missisquoi. L’ancien ministre d’État chargé des Institutions financières a franchi la barre des 20 000 votes pour une seconde fois en carrière. Il est allé chercher pratiquement autant de votes (25 764) que lors de ses deux campagnes précédentes (16 357 en 2008 et 11 589 en 2011). Si l’élection de 2015 marque pour lui un sommet au chapitre du nombre de voix obtenues, c’est lors de son premier séjour à la Chambre des communes, en 1995, qu’il a obtenu son plus haut pourcentage (51,02% contre 43,8%).

Nouveau parti démocratique: -7913 voix

La percée significative du vote libéral n’est pas sans conséquence pour les assises néodémocrates, qui se sont passablement effritées. Après avoir vu Pierre Jacob (22 407 voix) occuper le siège du conducteur au cours des quatre dernières années, dans la foulée d’une déferlante orange en 2011, le NPD est relégué au siège de passager, comme en fait foi le résultat obtenu par Catherine Lusson (14 494 voix).

À l’image du phénomène observé sur l’échiquier provincial, la candidate de Bromont a vu ses appuis fondre du tiers. Mince consolation peut-être, sa seconde place et ses 24,6% lui valent tout de même la deuxième meilleure performance du NPD dans Brome-Missisquoi. Outre l’élection de 2011, les néodémocrates n’avaient jamais dépassé la barre des 5000 voix, la plus proche étant Christelle Bogosta en 2008, avec 4514 voix.

Bloc québécois: -1329 voix

L’élection de 2011 avait presque fait disparaître le Bloc québécois du paysage politique québécois, ce qui s’était traduit ici par une troisième place de la transfuge Christelle Bogosta. La remise à flot du vaisseau bleu au Québec, se transposant en dix sièges, n’aura toutefois pas trouvé d’écho dans Brome-Missisquoi.

Le candidat Patrick Melchior (10 260 voix), malgré une campagne active, n’aura pas été en mesure de ranimer la ferveur bloquiste observée au milieu des années 2000. La circonscription avait alors porté au pouvoir, deux fois plutôt qu’une, Christian Ouellet, en 2006 et 2008 (38,33% et 35,21%).

Parti conservateur du Canada: +187 voix

Le candidat Charles Poulin (6714 voix pour 11,4% des suffrages), malgré une campagne plutôt timide, a su rallier sensiblement le même nombre d’électeurs que son prédécesseur, Nolan Leblanc-Bauerle (6256 voix). Cette quatrième place se situe dans la moyenne depuis décembre 2003, date à laquelle les progressistes-conservateurs et l’Alliance canadienne ont uni leur destinée pour former le PCC. Ce dernier a toutefois déjà été plus populaire, comme en témoignent les 9874 voix pour David Marler en 2006 et les 9309 votes en faveur de Mark Quinlan en 2008.

Parti vert du Canada: +257 voix

La candidate Cindy Moynan (1377 voix pour 2,3%), malgré une arrivée tardive dans la campagne et l’absence de support de son parti, est parvenue à faire légèrement mieux que l’entrepreneur Benoit Lambert en 2011 et ses 1120 voix. Ces deux scores n’approchent pas la meilleure performance du Parti vert dans Brome-Missisquoi, qui revient à Louise Martineau, en 2004. Elle avait été le choix de 2011 électeurs, ce qui représentait alors 4,55% du vote.

 

Avec la collaboration de Claude Hébert et d’Ugo Giguère